POURQUOI (RÉ)IMAGINER L’AUTOROUTE ?

Repenser notre mobilité de demain et pourquoi ne pas imaginer d’autres fonctions à une autoroute ? Une idée folle, voire utopique ? En tout cas, elle a le mérite d’être posée.

LE TOPO

  • En une journée, c’est 39 millions de tonnes de CO2 rejeté dans l’atmosphère (des chiffres si grands qu’ils sont impossible d’être représentés par l’esprit)
  • En somme, le transport routier correspond à 35 % des gaz à effet de serre dans le monde.
  • L’énergie pétrolière et fossile qui sert à l’alimentation et à la production massive des véhicules sont en nombre de plus en plus limitées, et sachant que l’électrification des véhicules n’est pas viable et peut polluer indirectement autant qu’un véhicule thermique…
  • Sans compter les accidents de la route, la pollution sonore ainsi que la baisse du niveau de santé et des activités physiques de la population.
  • Enfin bref… les problèmes nous les connaissons. Il est maintenant temps d’établir des (vraies) solutions viables pour les prochaines générations, qui se trouveront dans une société en contraction énergétique et de moyens :

L’OBJECTIF ÉTANT D’AMOINDRIR FORTEMENT LA PLACE DES VÉHICULES DANS NOS SOCIÉTÉS ET DE CHANGER DE PARADIGME CONCERNANT LA MOBILITÉ.

TENTONS MAINTENANT D’IMAGINER CETTE NOUVELLE SOCIÉTÉ

D’abord, quelques règles pour garder une mobilité qui reste efficace et optimale :

  • Des véhicules électriques légers restent autorisés seulement de manière exceptionnelle selon certains critères (les personnes reculées des villes, troubles d’anxiété sociale…)
  • Les véhicules de fonctions restent autorisées pour les entreprises, les ambulances, pompiers, etc…
  • Le réseau de transports public a été démultiplié sur la totalité des territoires, notamment la ville et le périurbain (bus, trains, trams et métro)

A QUOI RESSEMBLERAIT L’AUTOROUTE DANS CE POSTULAT ?

  • La création d’un tram « express » qui traverserait les villes : utile pour la mobilité journalière.
  • Un réseau de bus intercité (allant de villes en villes) et de bus (allant des points d’arrêts du tram jusqu’au cœur d’une ville) : utile pour la mobilité journalière travail/loisirs.
  • Démocratisation et multiplication des bus de longues distance style Flixbus pour les trajets spécifiques et les départs en vacances.

A QUOI RESSEMBLERAIT L’AUTOROUTE DANS CE POSTULAT ?

Dans ce scénario, la congestion du trafic serait diminué de 83 %, y compris durant les heures de pointes, optimisant ainsi le flux de marchandises (camions), des bus, des véhicules de fonctions et de services.

Bien sûr, tout cela n’est possible qu’avec un changement des mentalités et des styles de vies concernant la mobilité. Il s’agit là d’une vision qui peut sembler radicale mais qu’il sera nécessaire d’effectuer dans les 30 prochaines années pour rester sous la barre des +1,5 degrés de réchauffement.

SOURCE : The After Project

NOTRE REGARD

Sur le constat, nous sommes d’accord. En revanche, avant d’imaginer construire une voie dédiée au rail sur les autoroutes, il nous semble plus approprié d’utiliser le réseau ferré existant doté de gares et de le (re) dynamiser.

Dans la proposition faite par Benjamin Marquette (The After Project) :

  • Quid de l’énergie pour alimenter les rames ?
  • Quid des stations et lien vers les villes destinataires ?
  • Quid du dernier kilomètre (amener la personne à sa destination) ?
  • Quid du coût ?

Quand nous constatons le coût du kilomètre d’un tram — à l’exemple du projet du tram Nord dans l’Eurométropole de Strasbourg — qui va financer le déploiement d’un tel projet ? Il y a le coût du tram express auquel il faut associer le coût des lignes à créer pour faire le lien entre les stations du tram express et la jonction avec les villes destinataires. Cela implique également d’autres questionnements, notamment dans le lien entre les lieux de vie et les zones de travail.

En tout cas, même si l’idée paraît folle ou utopique, elle a le mérite d’être posée. Ca change de la vision technocratique qui fait encore la part belle au tout-automobile dans les choix qui guident nos décideurs politiques.


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons, milite pour des mobilités douces et durables