Infrastructure ferroviaire : la France toujours dernière en matière d’investissement.

La FNAUT a traduit l’étude d’Allianz pro Schiene qui déplore le retard persistant dans les investissements à partir de 2024, augmentation sensible des moyens pour le rail.

La question du transport ferroviaire a déjà été abordée à plusieurs reprises sur notre site. Le rail est l’une des solutions alternatives à la voiture individuelle et au transport des marchandises. Dans notre livret « 10 solutions pour faire sauter les bouchons », figure le Réseau express métropolitain, le REM devenu le REME, ou encore le ferroutage. Il s’agissait pour GCO NON MERCI d’être force de propositions sur la question des déplacements autour de Strasbourg. Au niveau national, malgré des promesses, comme en 2023 avec le plan à 100 milliards d’euros d’ici 2040, « le sous-investissement de l’État au rail ne lui permet pas d’être concurrentiel à la route », faisions-nous le constat en 2022. Résultat : la France reste dernière en matière d’investissements ferroviaires par habitant. Et cela a un impact direct sur le plan local, à l’image des difficultés rencontrées avec la mise en œuvre du REME, par exemple.

Investissements par habitant : pas encore de percée dans le financement de l’infrastructure ferroviaire en 2023

Berlin, 15.07.2024. En Allemagne, l’État fédéral n’a investi que légèrement plus dans son infrastructure ferroviaire en 2023 que l’année précédente. L’Allianz pro Schiene critique le fait que cette légère augmentation n’a pas suffi à compenser la forte hausse des coûts de construction. L’alliance des transports à but non lucratif exige, outre des investissements plus élevés, une sécurité de financement à long terme et une planification pour les voies, les aiguillages et les installations de signalisation nécessitant une rénovation ainsi que pour les nouvelles constructions et les extensions sur le rail. Les querelles annuelles autour du budget fédéral sont un poison pour l’extension des capacités ferroviaires dans les années et les décennies à venir.

« L’année 2023 n’a apporté qu’un léger mouvement à la hausse des investissements ferroviaires, mais pas encore la percée tant attendue pour le financement de l’infrastructure ferroviaire », a déclaré Andreas Geißler, responsable de la politique des transports chez Allianz pro Schiene.

L’alliance des transports appelle à s’attaquer au retard d’investissement dans le réseau ferroviaire avec détermination et dans une perspective à long terme. « Nous repoussons entre-temps une vague de bugs de 92 milliards d’euros pour la rénovation de l’infrastructure ferroviaire », a critiqué Andreas Geißler. « Plus vite le gouvernement fédéral s’attaquera à l’énorme retard d’investissement, mieux ce sera ».

Une amélioration sensible à partir de 2024

Une amélioration est en vue à partir de l’exercice budgétaire 2024 en cours, soulignent Allianz pro Schiene et SCI Verkehr. Andreas Geißler : « Pour la troisième année consécutive, on a déjà investi un peu plus dans le rail que dans la route, ce que nous saluons expressément. Et à partir de l’année 2024 en cours, l’annonce faite dans le contrat de coalition d’investir considérablement plus dans le rail que dans la route sera tenue ».

Maria Leenen, directrice générale de SCI Verkehr, a ajouté que le fait que l’Allemagne change de cap à partir de l’exercice budgétaire en cours est également important pour des thèmes d’avenir comme la numérisation du rail : « L’évolution de nos chiffres par habitant montre que d’autres pays ont commencé bien plus tôt à augmenter les investissements dans le rail et en profitent déjà aujourd’hui. Mais il est aussi tout à fait clair que le retard d’investissement accumulé pendant des décennies dans notre pays ne peut pas être résorbé du jour au lendemain. L’augmentation sensible des investissements ferroviaires en Allemagne à partir de cette année améliore toutefois les perspectives d’un développement conséquent et systématique du système européen de contrôle des trains (ETCS). Il s’agit de la base de toute numérisation sur le rail et d’un élément central pour un transport ferroviaire moderne et performant ».

Planification et sécurité grâce à la solution de fonds

Geissler a plaidé pour une refonte fondamentale du financement de l’infrastructure ferroviaire : « Ce n’est que si nous avons la certitude et la possibilité de planifier pour plusieurs années que des moyens fiables sont disponibles pour la rénovation du rail, mais aussi et surtout pour la construction et l’extension, que nous pourrons obtenir une véritable amélioration. Nous plaidons depuis longtemps pour une solution de fonds sur plusieurs années, que la commission d’accélération du rail a déjà recommandée en 2022. Le bras de fer annuel pour obtenir plus d’argent du budget fédéral doit prendre fin si nous voulons faire avancer le réseau ferroviaire de manière significative. Il doit être clair pour tous que ne pas investir dans l’infrastructure ferroviaire, c’est aussi s’endetter au détriment des générations futures ».

Télécharger l’étude traduite d’Allianz pro Schiene (pdf)

Étude et crédit image : Allianz pro Schiene


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons, milite pour des mobilités douces et durables