Sortir de la logique du tout-routier : attention de ne pas tomber dans le piège « autoroute »

– mise à jour le jeudi 11 mai 2023 à 16h03

L’actualité du moment autour des contestations de l’A69 Castres-Toulouse ou celle contre l’A133-A134 à Rouen met en évidence deux mondes : celui du tout-routier (du siècle dernier) et celui de la raison face aux enjeux climatiques et écologiques où des alternatives existent.

D’un côté des porteurs de projets et des élus enfermés dans leurs certitudes orientées par des lobbys bétonneurs souvent concessionnaires autoroutiers et l’État. Un État qui laisse entendre qu’il pourrait abandonner des projets tout en maintenant le flou. De l’autre, ce même État fait des annonces en faveur des mobilités alternatives à la voiture sans pour autant remettre en cause sa logique du tout-routier.

En février, la première ministre avait annoncé un plan de 100 milliards d’euros jusqu’en 2040 en faveur du ferroviaire, soit 5,88 milliards par an. En mai, elle a annoncé un plan vélo de 2 milliards d’euros d’ici à 2027, soit 500 millions par an. Un plan vélo qui a fait réagir l’association Strasbourg à vélo : « Un plan vélo sans retirer les projets autoroutiers , c’est comme ceux qui veulent aider les commerces de centre ville tout en agrandissant les zones commerciales à l’extérieur des villes. » Un plan vélo qui existe déjà au niveau de la région Grand Est.

Seulement, les promesses n’engagent que ceux qui y croient.

« Autoroutes : le gouvernement face au «syndrome Notre-Dame-des-Landes» » titre Libération en faisant référence aux projets autoroutiers.

De son côté, sur France Inter, les journalistes Noémie Lair et Nina Valette pour l’AFP font le point sur ces projets : « Abandonnés, maintenus, en suspens : où en sont les principaux projets autoroutiers en France ? »

Attention toutefois de ne pas tomber dans le piège « autoroute », l’arbre qui cache la forêt. La coalition La Déroute des Routes a recensé plus de 70 projets routiers en France. Ils pèsent plus de 18 milliards d’euros d’argent public. Ensemble, nous réclamons un moratoire sur tous les projets d’infrastructure routière.

L’actualité nationale née des mobilisations dans le Tarn, des 22 et 23 avril dernier contre l’A69 Castres Toulouse et dans l’Eure contre l’A133-A134 près de Rouen, les 5,6,7,8 mai, met en lumière notre coalition nationale dont GCO NON MERCI est membre avec 48 autres collectifs en lutte. Cette visibilité est importante. Elle est importante pour l’ensemble des luttes

Pour la coalition, le cas par cas n’est pas une option.

Antoine Chao – C’est bientôt demain – sur France Inter, consacre son émission du 7 mai à notre coalition.

A ce jour, le ministre délégué aux transports évoque l’abandon possible de tel ou tel projet routier. Mais lesquels ? D’autant qu’il n’y a aucun retour du terrain. Juste des bruits de couloir au ministère. Pas de contact prit avec la coalition qui réfute l’idée du « cas par cas » préférant « une vision globale sur les projets routiers. » A SUIVRE…

REVUE DE PRESSE :

LIBERATION
Autoroutes : le gouvernement face au «syndrome Notre-Dame-des-Landes»

FRANCE INTER – C’est bientôt demain
La Déroute des routes

FRANCE INTER –
CARTE – Abandonnés, maintenus, en suspens : où en sont les principaux projets autoroutiers en France ?


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables