« Comment l’Etat surveille le chantier du GCO » – Hum, comment dire…

Face aux nombreuses critiques…

Quel merveilleux article dans les DNA du 30 juillet qui précise enfin que le chantier du GCO n’est pas la merveille environnementale qu’on nous a vendue. Mais la position de l’État reste toujours la même : faire passer un projet passéiste pour une action moderne… À ce jeu, l’État se ridiculise quand il parle de « lutte contre le changement climatique ». Il donne à voir l’étendue de son inconsistance !!

126 engagements à respecter, 17% sont réalisés

Dans l’article (ed. abonné), le journaliste évoque la troisième réunion entre les services de l’État et Vinci autour du Préfet Jean-Luc Marx. Elle s’est déroulée le 4 juillet dernier. Tout va pour le meilleur des mondes. Sauf que sur le terrain, c’est une autre réalité… L’article révèle que sur « 126 engagements à respecter, 17% sont réalisés ». Que fait l’État ? Pas grand-chose ! Il fait confiance à Vinci !! – C’est comme faire confiance à un pédophile dans un jardin d’enfants… #nocomment

Extrait –  » « Dans la majorité des cas, poursuit le rapport de la Dreal, le concessionnaire a directement remédié aux défauts constatés ». Pour ce qui concerne l’arasement de la digue au niveau du canal de la Bruche, « suite au RMA, une mise en demeure a été envoyée à Arcos et la société a fait réaliser l’étude de stabilité exigée. Cette dernière conclue à la stabilité de la digue concernée malgré les travaux ». Selon les services de l’État, dans le cadre de la conduite du chantier, ce sont six rapports pour manquements administratifs qui ont été adressés à Arcos et un procès-verbal.

Le comité suit l’état d’avancement des engagements, un à un. Il y en a 126. Selon le rapport, 27 d’entre eux ont d’ores et déjà été validés pour Arcos et 8 pour Sanef. À fin juin, résume le rapport, 17 % des engagements qui incombent à Arcos sont réalisés, 40 % sont en cours et 40 % restent à réaliser.

Mais pour l’heure, prévient le rapport, les engagements réalisés ne concernent que les procédures administratives et la constitution de dossiers […]

Le rapport présenté par la Dreal devant le comité de suivi prend soin de donner une comparaison avec un autre chantier, mené par l’État cette fois, celui de la rocade sud de Strasbourg. Depuis quatre ans que dure le chantier, 23 % des 112 mesures environnementales ont été réalisées à ce jour, 54 % sont en cours de traitement et 19 % restent à réaliser.

Pour en revenir au chantier de la future A355, à la question de savoir si l’état d’avancement du respect des engagements est satisfaisant, la Dreal répond via la préfecture : « Les bilans Arcos et Sanef sont jugés conformes aux attentes de l’État compte tenu de l’avancement actuel des chantiers ». « 

L’environnement dans tout ça ?

Les constats fait dans l’article des DNA sont affligeants… Et l’environnement dans tout ça ? !!! L’exemple en comparaison du chantier de la rocade Sud (toujours à Strasbourg) est tout aussi alarmant.

En plus du déni de démocratie criant sur le dossier du GCO, il y a l’incompétence de l’État à faire respecter les préconisations –aux rabais– sur les contraintes environnementales (les avis négatifs, notamment ceux du CNPN qui demandaient à revoir certains aspects du projet comme,  réduire le trop grand impact sur la zone humide entre Ernolsheim-sur-Bruche et Kolbsheim, n’ont pas été retenus par la préfecture comme obligations). En cause, l’incapacité (par complaisance ou non) des services de l’État de surveiller avec persistance le dossier en amont (avant mise en œuvre sur le terrain) et en aval (faire respecter les obligations légales) et à la fin, rien ne garantit que toutes les mesures auront été scrupuleusement respectées.

Quand nous dénonçons l’hypocrisie de Vinci à présenter un projet écologiquement bon, nous pesons nos mots. Pire, ici, l’État au travers de son préfet, fait comme si tout était normal.

Pour mémoire, le dossier du GCO a reçu sept avis négatifs de différents organismes d’État sur les conditions environnementales du projet dont deux avis négatifs des commissions d’enquête publique sur le volet environnemental de la partie ARCOS et SANEF. Un ensemble d’avis négatifs balayé d’un revers de main par un préfet, Jean-Luc Marx, en septembre 2018, avec la signature de l’Autorisation unique. Un recours sur le fond reste à être jugé, pouvant remettre en cause le chantier dans son ensemble. Non suspensif, la montre joue en la faveur de Vinci…

Sur l’ensemble du chantier, Vinci invite les spectateurs à croire que ses travaux sont respectueux de l’environnement. La réalité est tout autre. Pour preuve, en photo de couverture, pollution constatée au niveau de la bruche à Kolbsheim, à proximité de l’ancienne zone du moulin.