Non, une autoroute ne peut pas être « neutre en carbone »

Dans la revue de presse, nous avons relevé cet article dans Le Monde qui pose la question : « une nouvelle autoroute peut-elle être neutre en carbone ? ». Elle est en lien avec l’opposition du moment contre le projet de l’A69 entre Toulouse et Castres. Pour autant, la réponse est plus globale et nous concerne.

Climat : une nouvelle autoroute peut-elle être neutre en carbone ?

La construction d’une infrastructure routière supplémentaire augmente les émissions de gaz à effet de serre parce qu’elle suscite plus de circulation de véhicules… lire la suite

– REVUE DE PRESSE –

Ce billet est extrait de l’infolettre « Chaleur humaine », envoyée tous les mardis par le journal Le Monde. Chaque semaine, le journaliste Nabil Wakim, qui anime le podcast Chaleur Humaine, répond aux questions des internautes sur le défi climatique.

La construction d’une infrastructure routière supplémentaire augmente les émissions de gaz à effet de serre parce qu’elle suscite plus de circulation de véhicules

La question de la semaine

« Bonjour, j’ai écouté avec attention votre série avec les politiques, et j’ai été très agacée par la défense de l’autoroute A69 par Mme Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la transition énergétique [au moment de l’enregistrement, elle était encore ministre]. Elle explique que la destruction des arbres sera compensée par des replantations d’arbres et dit même qu’au final cette autoroute n’aura pas d’impact sur le climat. D’où ma question : une nouvelle autoroute peut-elle être neutre en carbone ? ou s’agit-il de greenwashing ? » (Question posée par Mélanie à l’adresse chaleurhumaine@lemonde.fr)

Climat : Agnès Pannier-Runacher (Renaissance) répond à « Chaleur humaine »

Série politique (2/4). L’ex-ministre de la transition énergétique est l’invitée d’un épisode spécial de notre podcast, dans le cadre d’une série de quatre entretiens.… lire la suite

– REVUE DE PRESSE –

La réponse :

Non, une autoroute ne peut pas être « neutre en carbone ». Agnès Pannier-Runacher a défendu cette autoroute en estimant que sa construction pouvait aider à faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. C’est un pari incertain, qui ne s’appuie sur aucune base scientifique — (Pour en savoir plus sur le projet de l’A69, voici un petit guide pour en débattre, réalisé par LES DECODEURS).

Une autoroute « verte » ça n’existe pas !

Les promoteurs routiers, tels que Vinci Autoroutes, veulent faire croire à l’opinion publique que la possible décarbonation des autoroutes et plus généralement du transport routier est possible. Or, quoi qu’ils fassent, une autoroute, ça reste du béton et du goudron. 300 hectares de terres agricoles et espaces naturels détruits pour le GCO, près de 400 hectares pour le projet de l’A69 entre Toulouse et Castres, les compensations environnementales avancées comme valeur morale aux destructions que les routes occasionnent, ne remplace jamais ce qui a été détruit. De fait, tous les discours autour de la route de demain bas-carbone sont du blabla-bla pour se donner bonne conscience. Ce sont des faits, ni plus ni moins. L’État, qui défend l’idée de décarboner le transport routier, se trompe une nouvelle fois dans sa manière d’agir. La question n’est pas de savoir comment décarboner le transport routier, mais comment réduire le trafic routier qui émet des gaz à effet de serre.


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