Grand Hamster d’Alsace : la valeur « greenwashing » de Vinci Autoroutes

Mardi 14 juin 2022, Vinci Autoroutes a réalisé une opération de lâchers de 60 grands hamsters d’Alsace près de l’autoroute de contournement de Strasbourg (GCO). De nombreux médias locaux et surtout nationaux, ont relayé l’information. Alsace Nature, membre de notre collectif, dénonce une opération de communication.

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Exemple d’article qui vante l’intérêt écologique de Vinci Autoroute

Ces lâchers de hamsters élevés en cage sont présentés par Vinci autoroutes comme une mesure de compensation. Elles sont censées réduire « l’impact de la réalisation de l’infrastructure » dont le but visé est de « renforcer les populations existantes ».

Pour Alsace Nature, « ces mesures de réintroduction ne nous paraissent pas adaptées ». En cause : la situation de l’espèce en danger critique d’extinction. Dans son article Lâchers de grands hamsters près du GCO[…], l’association ajoute :

Stéphane Giraud, directeur d’Alsace Nature, [souligne] auprès des journalistes de France 3 Alsace : « il y a un petit côté ironique d’avoir d’un côté détruit l’habitation du hamster et puis maintenant de relâcher des animaux[…]. Il faut ajouter un côté outrancier puisqu’on relâche des animaux dans un habitat qui ne leur est pas favorable. Au lieu de faire de la communication, Vinci ferait mieux de répondre aux injonctions du Conseil national de protection de la nature ».

La pérennisation de l’espèce pointée du doigt.

Les parcelles concernées font l’objet de conventions signées avec les agriculteurs qui les cultivent. Ainsi, ils doivent planter des cultures qui ne nuisent pas à l’espèce pendant 10 ans. Seulement, étant dans un secteur où la maïsiculture est dominante, le risque mortelle pour l’espèce inquiète.
Or, qui va contrôler les cultures pratiquées ? Que deviendront ces parcelles après ces 10 années ?
Rien ne garantit que cela va permettre le maintien des individus relâchés (élevés en cages, ils ne sont pas forcément aussi résistants que des individus nés dans la nature).

Selon Stéphane Giraud,  « si on veut vraiment protéger le hamster en France, ce qu’il faut faire : c’est réintervenir sur le foncier ; avoir une pluralité de cultures qui lui permettent de vivre ; avoir des connexions entre les populations et tout ça. C’est incompatible avec des projets comme le GCO. Le fonds du problème, c’est que dans un contexte extrêmement dégradé pour le grand hamster, on est venu rajouter un problème qui s’appelle le Grand contournement ouest ».

Des mesures jugées insuffisantes.

Rappelons également que de nombreux avis négatifs ont été émis par les experts sur la construction de l’autoroute. Parmi les motifs, les mesures compensatoires étaient jugées insuffisantes ou inadaptées. Ainsi, le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) et l’Autorité environnementale (Ae) avaient pointé du doigt les mesures prévues par Vinci concernant le Grand Hamster.


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