60% des Français prêts à rouler moins vite !
60% des Français sont prêts à rouler à 110 km/h pour économiser du carburant, selon un sondage Ifop pour l’association Agir Pour l’Environnement. Mais l’intérêt écologique dans tout ça, est-il vraiment compris ?
Selon une enquête Ifop parue le 18 juillet 2022, la majorité des automobilistes tricolores n’a plus le cœur à faire du 130 km/h sur les voies rapides. 63 % des sondés se disent même favorables à abaisser leur vitesse à 110 km/h, principalement pour faire des économies de carburant.
Voilà que ce sempiternel débat de réduire la vitesse sur les axes autoroutiers se trouve ravivé, alors même que ceux-ci se trouvent empruntés par un flot de vacanciers estivaux. D’après les résultats d’une étude Ifop menée auprès d’un échantillon de 1 005 personnes (panel assuré par la méthode des quotas et interrogé via un questionnaire auto-administré en ligne du 5 au 6 juillet), 6 Français sur 10 ne seraient pas contre un passage de 130 à 110 km/h, « spécifiquement dans le but de réaliser des économies de carburant » précisait toutefois la question posée par l’institut de sondage.
Après les 80 km/h sur les départementales et les 30 km/h en ville, à voir si les autoroutes suivront aussi le mouvement global d’abaissement des vitesses sur les axes routiers.
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Les citadins modestes sont les plus concernés
Cette formulation a son importance pour comprendre la typologie des répondants approuvant une telle mesure. Sur les 63 % des Français abondant dans le sens de cette limitation de la vitesse, 72 % appartiennent à la catégorie sociale modeste, gagnant entre 900 et 1 300 euros par mois. Suivent les moins aisés (touchant moins de 900 euros par mois) qui représentent, comme la moyenne du total, 63 %. Les classes moyennes (1 300 à 2 500 euros par mois) et les plus riches (à plus de 2 500 euros) se déclarent pour une baisse à 110 km/h à hauteur de respectivement 58 et 56 %.
Les écarts se retrouvent aussi au niveau des genres, seuls 54 % des hommes entendant renoncer aux 130 km/h contre 71 % des femmes, généralement moins promptes à appuyer sur le champignon plus que de raison. De même, il n’est pas étonnant de constater que les habitants de l’agglomération parisienne (61 %) et ceux des communes urbaines de province (66 %), souvent moins consommateurs de voiture, soient plus nombreux à valider une perte de 20 km/h sur autoroutes que les conducteurs des communes rurales (56 %, soit 44 % de rejet).
La notion de ralentir ne plait pas aux jeunes
Si l’on se penche sur les disparités en fonction de l’âge, on remarque que ce sont les 65 ans et plus qui seraient les plus enclins à réclamer les 110 km/h (73 %), devant les moins de 35 ans (59 %). La tranche générationnelle des 35-49 ans s’avère, elle, la moins motivée par un tel dispositif avec 54 % d’acceptation. Enfin, parmi les 37 % de « non » – dont 19 % de « plutôt pas » et 18 % de « pas du tout » – on observe que les 25-34 ans incarnent les sondés les plus catégoriques avec 25 % de « non, pas du tout » lorsqu’on leur propose de ralentir sur autoroutes.
Préparer les esprits ?
Face à cette étude semblant démontrer que la majorité de la population française ne verrait pas d’inconvénients à lever le pied sur autoroute si cela peut lui faire économiser sur son budget carburant – avec un gain de 1,40 euro par 100 km en moyenne –, le spectre d’une mise en place prochaine flotte plus que jamais. Alors que nos voisins allemands se sont sérieusement emparés de la question, on sait qu’en France la Première ministre Elisabeth Borne défend depuis longtemps les 110 km/h sur autoroute. En plus de contenir les dépenses énergétiques, cette limitation aurait en effet pour intérêt une baisse de la mortalité routière, une réduction des embouteillages et un impact écologique en évitant les émissions de 1,9 million de tonnes de CO2 par an environ.
– source auto-infos.fr
Quand le porte-monnaie est affectée, les concessions pour faire des économies sont possibles, mais l’intérêt écologique dans tout ça, est-il vraiment compris ?
La réduction de la vitesse de 130 km/h à 110 km/h aurait plusieurs vertus, comme énoncé dans le paragraphe précèdent dont le sous-titre est « préparer les esprits ». Or, l’intérêt écologique est-il vraiment compris ? Malheureusement, pas sûr !
Les levées de boucliers, face à la mise en place des Zones à faible émission (ZFE) dans les grandes métropoles, le transport de marchandises par la route toujours grandissant, la multiplication des projets d’infrastructures routières à contre-courant d’un discours politique qui dit travailler à limiter le réchauffement climatique, sont autant de faits qui montrent que le carburant n’est pas encore assez cher.
Notre mobilité de demain doit se sortir du prisme du « tout-voiture » et de l’individualisme autour de l’objet. Nous savons que nous avons raison. Il faut juste qu’une grande partie de nos politiques aient le courage de couper le cordon ombilical que les relient aux lobbys dont l’intérêt n’est pas général.
Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables –