La France n’est pas prête et son gouvernement préfère regarder ailleurs !
« La France n’est pas prête », elle est même « dépassée » d’après le Haut Conseil pour le Climat (HCC).
Dans son rapport 2023, rendu publique mercredi 28 juin, l’organisme indépendant qui évalue chaque année depuis 5 ans l’action de la France face à la crise écologique, tacle une nouvelle fois les politiques publiques. Il faut « acter l’urgence » dit-il. En clair : ce n’est toujours pas bon.
La climatologue Corinne Le Quéré, présidente du Haut Conseil, n’y va pas par quatre chemins :
“La France est particulièrement exposée aux conséquences du réchauffement climatique, mais elle n’est pas prête à y faire face, comme l’année 2022 l’a démontré.”
« La France n’est pas prête », dépassée même par les événements, que ce soit les incendies, les canicules, les tempêtes ou la sécheresse, les conséquences sont à la fois écologiques, économiques et humaines et sanitaires, explique Camille dans sa rubrique Camille passe au vert dans l’émission La tête au carré sur France Inter le 29 juin.
« La France n’est pas prête » et son gouvernement regarde ailleurs.
La France est dotée d’une législation environnementale. Elle a des lois qui sont censées cadrer les objectifs écologiques tels que l’imparfaite « loi Climat et Résilience » (cf à peine 10% des propositions de la Convention citoyenne pour le climat ont été reprises telles quelles). Elle a des organismes publics indépendants ou non qui sont eux aussi censés être là pour vérifier, conseiller ou orienter la politique économique et climatique à mettre en œuvre dans le pays. Le HCC mit en place par Emmanuel Macron en 2018 est un exemple. L’Ae (Autorités environnementales) ou le CNPN (Conseil national de la protection de la nature) en sont d’autres. Mais que fait le gouvernement ? Il n’écoute pas. Pire, il s’enferme dans son déni d’inaction climatique et lieu d’essayer de s’en sortir, contre-attaque celles et ceux qui lui demandent d’agir face à l’urgence sociale et climatique.
La dissolution du mouvement Les soulèvements de la terre (SLT) en conseil des ministres le 21 juin, est la ligne rouge qu’il a osé franchir. A Paris, Lyon, Marseille, Strasbourg et comme dans 170 autres lieux en France, militants citoyens, syndicalistes ou encore écologistes, se sont rassemblés pour dénoncer l’attaque contre le mouvement écologiste. Mais, non content de sa décision, dans une séquence allant des menaces vis-à-vis de la LDH à la dissolution des SLT, le gouvernement a dans son viseur d’autres organisations.
En effet, Rapports de Force, dans son article du 27 juin, tire la sonnette d’alarme. Avec la création d’une commission parlementaire pour enquêter sur les activités des « groupuscules violents », sont visées des associations qui pratiquent la désobéissance civile comme ATTAC, Extinction Rébellion ou encore Dernière Rénovation. Demain : Alternatiba ou ANV COP21 ?
En réalité, sous prétexte de vouloir punir des « groupuscules violents », le gouvernement veut annihiler les oppositions à sa politique en utilisant la « radicalité » qu’il a lui-même créée face à son inaction climatique (et sociale) pour tuer les mouvements citoyens et écologistes.
En attendant, des groupuscules d’extrême droite néonazis s’affichent de plus en plus et toutes impunités. Les violences xénophobes ou homophobes sont en augmentation. Quant au passif violent des actions de la FNSEA, ils ne font pas de l’organisation syndicale une cible à dissoudre pour Gérald Darmanin.
« On ne dissout pas un soulèvement ! »
Mercredi 28 juin, à l’appel des ami·es des Soulèvements de la Terre, au lendemain de l’assassinat de Nahel à Nanterre, les mouvements citoyens, sociaux et écologistes se sont une nouvelle fois rassemblés partout en France.
Dans plus de 140 villes, dont Mulhouse (une soixantaine de personnes), Colmar (une cinquante) et Strasbourg (plusieurs centaines), les personnes réunies devant les préfectures ont renouvelé leur soutien aux SLT et aux mis en cause dont les 8 gardés à vue du jour (parmi eux 4 syndicalistes de la CGT, de Solidaires et de la Confédération Paysanne). Des mis-en-cause qui s’ajoutent aux 22 autres arrêtés la semaine dernière. A cela, c’est ajouté l’actualité de la veille venue frapper les personnes présentes. Ainsi, profitant de l’instant et à la demande des SLT, un hommage a été rendu à Nahel, jeune de 17 ans, tué injustement par la police.
Plusieurs milliers de personnes une nouvelle fois rassemblées partout en France.
En Alsace, vous étiez mobilisés à Colmar et Mulhouse.
A Strasbourg, nous étions plusieurs centaines mercredi soir devant la préfecture pour renouveler notre soutien aux Soulèvements de la terre, mais pas que.
Aux copains-copines, aux camarades, aux citoyen·nes, gardé·es à vue ou pas encore, , le mouvement citoyen et écologiste fait corps !
L’histoire qui s’écrit n’oubliera pas que ce gouvernement plus que les autres a failli. Il peut changer le récit, mais il a choisi sciemment de ne pas relever le défit climatique. Chaque jour qui passe est un jour de moins. Au lieu d’y remédier, il s’enferme toujours un plus dans son déni d’inaction climatique et invente des faux prétextes pour contrer la radicalité qui à lui-même crée.
Nous sommes le peuple de boue!
Il peut se cacher derrière sa police, tenter d’intimider, mais il n’aura ni notre résignation, ni notre capitulation. Au contraire, vénères, nous restons dé-terre-miné·es !
*nous = mvt citoyen et écologiste
En France, le malaise est profond.
Dans un pays chauffé à blanc après l’épisode des retraites, le gouvernement reste déconnecté des réalités du quotidien de tout à chacun. Il défend une politique du statu quo et du « coute que coute » pour maintenir un système qui ne tient ni compte de l’humain, ni de notre mère Terre.
Ce qui certain : « on ne dissout pas un soulèvement », la majorité présidentielle n’a rien compris.
Quelques images… quelques messages !
Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables –