Vinci, pressé de réaliser le GCO, met la pression pour réduire les fouilles archéologiques
Depuis le mois de septembre de nombreux engins s’activent sur le tracé du GCO. Et il est parfois difficile de savoir la nature exacte des travaux engagés. Un certain nombre de ces travaux étaient liés à d’imposantes fouilles archéologiques. Nous apprenons, grâce notamment à un article de
Guillaume Krempp pour rue89 Strasbourg, qu’une partie des fouilles prévue a du être annulée, sous la pression de Arcos (filiale de Vinci) qui souhaite avancer plus vite sur le chantier.
Dans cet article, publié le 23 avril 2019 et intitulé « Près de Vendenheim, Arcos a enterré un projet de fouille archéologique jugé nécessaire« , on apprend par exemple que « La filiale de Vinci a déjà reçu un rappel à l’ordre pour six entraves aux travaux d’archéologie » et que des fouilles qui devaient être réalisées entre Vendenheim et Eckwersheim, ont été annulées par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) par un arrêté du 26 mars 2019.
« Les premiers diagnostics sur ce site ont permis de découvrir la trace d’un habitat du néolithique ancien, d’une occupation de l’âge de Bronze et de mobilier céramique du néolithique à la protohistoire. L’ultime opération archéologique était prévue pour trouver « d’éventuels aménagements de berge. » Un premier arrêté a affirmé la nécessité de cette fouille. Sept mois plus tard, un second indique le contraire. »
Le journaliste complète : « Que s’est-il passé entre septembre 2018 et mars 2019 entre Vendenheim et Eckwersheim, mystère. Arcos n’a pas souhaité répondre à nos questions. Ce qui est sûr, c’est qu’aucune « opération n’a eu lieu entre septembre et décembre 2018 », indique Nicolas Payraud. Puis début 2019, la filiale de Vinci a lancé la construction d’un pont provisoire qui a déplacé des tonnes de terre sur la zone à fouiller. L’entreprise a ainsi rendu quasi-impossible le travail des archéologues. Il aurait fallu déplacer le remblai pour fouiller, et espérer que les éventuels vestiges n’ont pas été abîmés par le poids de la terre déplacée… «
Tout au long des fouilles, les archéologues ont subi cette urgence du chantier.
Nous savons également que certains archéologues, mécontents de leurs conditions de travail et du report de certaines fouilles, ont essayé d’alerter la DRAC et d’obtenir des changements de pratique mais il leur a été répondu que cela ne les regardait pas, qu’ils n’avaient qu’à obéir aux ordres d’ARCOS…