Abandon du plan Vélo : avec la FUB, les associations mettent la pression

L’abandon des financements par le gouvernement du plan vélo voté en 2023, dans le cadre des économies budgétaires à consentir dans le projet de loi de finances 2025, ne passe pas. Après la consternation, l’heure est à la mobilisation pour infléchir la décision.


COMMUNIQUE

7 novembre 2024
Collectif GCO NON MERCI

« Il ne faut pas relâcher l’effort d’aménagement des routes : c’est une question vitale pour les cyclistes ». A l’occasion de la plénière d’ouverture de « Vélo & Territoires », Céline Scornavacca, co-présidente de la Fédération française des usagers de la bicyclette (FUB), a rappelé l’importance du financement vélo et de la sécurité des modes actifs sur la route, indique la FUB, sur son compte X

Le 30 octobre, nous nous sommes indignés sur nos réseaux d’apprendre l’abandon des financements du plan vélo de 2 milliards d’euros voté en 2023.
Dans le même temps, début octobre, le ministre des Transports déclarait que le plan ferroviaire de 100 milliards jusqu’en 2040, voté la même année, était « fragile ».
À ces situations, un secteur continue de ne pas être remis en question : le modèle tout-routier. Pourtant, les projets routiers et autoroutiers contestés et contestables représentent près de 18 milliards d’euros d’argent public [1].
Dans ce cas, pourquoi supprimer les financements du plan vélo alors qu’en réexaminant les projets routiers (notre moratoire [2] défendu avec la Déroute des Routes), cela permettrait de réorienter des fonds publics vers d’autres mobilités et donc de maintenir le plan, voire même d’augmenter son enveloppe ?

L’examen des lettres-plafonds et les récentes déclarations du président de l’Agence de financement des infrastructures de transports (Afit) pré-figurent une annulation totale du budget de l’État pour le vélo. La FUB associe sa voix à celle des collectivités pour dénoncer ce coup d’arrêt brutal qui aggravera notre dette écologique. Elle appelle les parlementaires à dégeler le budget actuel et maintenir le cap pour 2025. © 2024 FUB

Les organisations qui militent pour une mobilité douce et durable, parmi lesquelles la FUB, sont préoccupées. Après la consternation, elles se mobilisent pour tenter de faire infléchir le gouvernement sur sa décision.

GCO NON MERCI est naturellement solidaire.

Le vélo fait partie des moyens de transport que nous soutenons. Pour faire face au changement climatique, il est crucial de remettre en question le modèle tout-routier qui privilégie la voiture dans nos déplacements quotidiens. C’est l’un des aspects sur lesquels il faut travailler. Avoir un réseau cyclable cohérent, continu et permettant une meilleure sécurité pour ses usagers est essentiel dans la mobilité de demain que nous voulons. En fait, la décision prise par le gouvernement est un contresens aux discours sur la prise en compte des enjeux (climat, santé publique, épuisement des ressources naturelles). Sur le plan local, nous sommes préoccupés par les conséquences sur le plan vélo de 100 millions d’euros mis en place en 2021 par l’Eurométropole de Strasbourg.

La FUB alerte les parlementaires à l’approche de l’examen du projet de loi de finances 2025. Alors que le secteur des transports reste de loin le plus émetteur de gaz à effet de serre avec 34 % de nos émissions nationales, selon le dernier Observatoire Climat-énergie, une étude du CNAM datant du printemps dernier démontre que la pratique du vélo permet d’éviter 2 000 décès par an et que chaque kilomètre parcouru à vélo équivaut à un euro de coût social évité.

LA FUB — « BUDGET 2025 : 0 EURO POUR LE VÉLO EN 2025 ? »

Aussi, GCO NON MERCI, qui compte dans ses rangs des associations cyclistes comme CADR67 ou Strasbourg à vélo, tient à assurer la FUB de son soutien dans ses démarches pour le rétablissement du plan nationale consacré au vélo.


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons, milite pour des mobilités douces et durables


— NOTE(S) —

  1. L’abandon des projets routiers ne répondant pas à une impérieuse nécessité au regard des stratégies fixées par l’État lui-même (la France s’est engagée dans la Stratégie Nationale Bas Carbone et à l’objectif Zéro Artificialisation Nette (ZAN) en 2050) et des enjeux climatiques, écologiques et sanitaires auxquels nous faisons face, peut faire économiser près de 18 milliards d’euros d’argent public. C’est ce que nous défendons dans l’idée d’un MORATOIRE, avec la coalition nationale La Déroute des Routes. / note1 ↩︎
  2. Le moratoire fait l’objet d’un projet de loi et un amendement au PLF2025. Plus d’infos : ici ou . / note2 ↩︎