GCO NON MERCI, 20 ans… : le film !

« GCO NON MERCI a 20 ans !  » retrace les vingt années du collectif GCO NON MERCI sur la base d’un montage réalisé à partir des prises de paroles enregistrées lors de l’événement anniversaire qui s’est déroulé le 22 octobre 2023 au lieu-dit « le spot de Kolbsheim ».

Le projet du contournement ouest de Strasbourg, également connu sous le nom de « GCO » pour « Grand Contournement Ouest », a vu le jour au siècle dernier, à la fin des années 1960. C’est en 1973 qu’il est mentionné pour la première fois dans un document officiel. Rangé dans un carton à la fin des années 1970, il ressort des archives près de deux décennies plus tard. Le GCO, qui deviendra le COS en 2013, est une autoroute concédée à Vinci de 24 kilomètres située à l’ouest de Strasbourg, entre le nord de l’Eurométropole (Vendenheim), le Kochersberg à l’ouest et le Ried de la Bruche, au sud (Innenheim).

GCO NON MERCI, AUJOURD’HUI :

Fondée en 2003 pour s’opposer au contournement ouest (le GCO devenu l’A355), le collectif GCO NON MERCI a pour objectif de promouvoir les transports propres et durables vers et autour de Strasbourg. Nous préférons une mobilité choisie et non subite. Pour cela, nous voulons une remise en question du tout-routier par défaut dans les choix politiques relatifs aux déplacements des personnes et des marchandises. Force de propositions, nous avons produit un livret : « 10 solutions pour faire sauter les bouchons ». Même si le GCO a vu le jour, nos revendications restent d’actualité.
Membre de la coalition La Déroute des Routes depuis 2022, nous défendons ensemble l’idée d’un moratoire sur tous les projets d’infrastructure routière.

GCO NON MERCI, 20 ans… et toujours là ! — le film ↓

2003 : NAISSANCE DU COLLECTIF

En 2003, le collectif GCO NON MERCI se crée. Il est l’émergence de maires et d’élus de communes impactées par la nouvelle autoroute, de villageois, d’agriculteurs, mais aussi de citoyens, militants associatifs et syndicaux ou non, et d’autres élus concernés, mais dont leur territoire n’est pas directement impacté. Et puis, il y aura les zadistes en 2017…

2017 : LA ZAD DU MOULIN

Née du déni étatique à ne pas entendre les revendications du collectif, des locaux, avec l’aide de militants anti-capitalistes, créent la ZAD du Moulin en juillet 2017, entre les communes de Kolbsheim et Ernolsheim-sur-Bruche.
La zone d’occupation située sur un point stratégique du tracé a permis non seulement de sauvegarder la forêt impactée par l’autoroute durant plus d’une année, mais également celle de Vendenheim, au nord, ainsi que de nombreux autres bosquets d’arbres sur le tracé.
Evacuée par la force le 10 septembre 2018, elle a été une formidable aventure humaine qui a permis de se faire rencontrer des personnes qui ne seraient probablement jamais croisées autrement.

2019 : « RESISTER »

La stèle « résister » témoigne de l’engagement de chacun/chacune dans cette lutte de plusieurs décennies pour tenter de protéger en vain la nature contre le béton et le goudron.

LE GCO EN 6…7,8… 9 DATES :

2023 : TOUJOURS LÀ !

Vingt ans se sont écoulés depuis la création du collectif. Il s’en est passé des événe-ments. Entre rires et larmes, et même si la bataille de la terre a été perdue avec la construction puis l’ouverture de l’autoroute, mise en service en décembre 2021, GCO NON MERCI est toujours là. Certes, nous sommes moins sous les feux des projecteurs, mais nos militants veillent, notamment à travers les organisations qui le composent.
Tout au long de son existante, GCO NON MERCI n’a jamais été une opposition pour le plaisir de s’opposer. Au contraire, il a été une force d’action sur le terrain administratif et puis, force de propositions : les « 10 solutions pour faire sauter les bouchons » est un livret coconstruit qu’il a publié en janvier 2016 et réactualisé en 2018. Il reste un document référence.

Même si la justice administrative a légalisé le projet dans son arrêté rendu en février 2023 — tout en reconnaissant l’action des opposants à qui elle avait donné raison en 2021 sans pour autant stopper les travaux qui étaient quasiment terminés — l’autoroute de Vinci n’en reste pas moins illégitime. Avec 10 avis négatifs d’organismes d’État, le projet n’aurait jamais du être mené à son terme.

Deux ans après sa mise en service, l’autoroute de Vinci a confirmé toutes nos craintes :

• baisse quasi nulle sur la M35 (2,7 %), qu’elle était pourtant censée délester d’une partie de son trafic, passant de 162 000 véhicules en moyenne (données 2019) à 159 000 en 2023.
• augmentation du trafic de poids lourds (PL) transformant l’axe au passe de Strasbourg en « couloir à camions ». S’il y a une baisse du trafic de transit sur la M35 égale à un tiers du trafic global des PL, ce trafic global cumulé (M35 + A355) a augmenté de près de 5 000 camions, passant de 16 000 en 2019 pour la seule M35 à près de 21 000 en moyenne les jours ouvrés en 2023 dont 6 206 PL sur le GCO.
• augmentation du trafic cumulé (M35 + A355) de 14 000 véhicules soit une hausse de 8,5 % du trafic confirmant les premiers signes d’un trafic induit observé par l’ADEUS en septembre 2023.
• une pollution des gaz à effet de serre plus diffuse malgré la baisse enregistrée sur l’Eurométropole en 2023 avec une dégradation de la qualité de l’air pour les communes riveraines du GCO.
• une dégradation de la qualité de vie pour les habitants vivant à proximité du GCO due au bruit provoqué par le trafic routier sur l’autoroute.

TOUT ÇA POUR ÇA ? !!

Aujourd’hui, nous avons un devoir moral : défendre une juste information en direction du public, mais également de transmettre un savoir acquis au fil des années. Pour GCO NON MERCI, « le GCO, c’est l’exemple de ce qu’il ne faut plus faire en France ! »
Membre de la coalition nationale La Déroute des routes depuis 2022, l’histoire se poursuit.