Projets routiers : Des élus ont peur !

Dans une tribune publiée dans le Journal du Gers, des élu·es locaux dénoncent l’idée d’un moratoire sur les projets routiers. Ils défendent un modèle du tout-routier par défaut et ils/elles sont loin d’être les seul·es. Une bataille idéologique que nous connaissons bien.

Nous, élu.e.s locaux du département du Gers, engagé.e.s chaque jour dans nos communes, dans nos intercommunalités, dans notre département et dans notre région, appelons à une réelle prise de conscience sur l’impact local de la proposition de loi, portée par La France Insoumise, et qui vise à instaurer un moratoire sur les projets routiers et autoroutiers de notre Pays.
Cette situation nous concerne tous directement, car les conséquences, si une telle proposition devait être votée, seraient considérables pour vos déplacements, pour votre vie quotidienne et pour l’attractivité de notre territoire[].

EXTRAIT DE LA TRIBUNE, LE 22 OCTOBRE 2024

La question d’un moratoire sur les projets routiers et autoroutiers que nous portons avec la Déroute des routes est défendue au Parlement par une proposition de loi et un amendement au projet de loi de finances 2025. Face à une prise de conscience de bon sens que nous appelons de nos vœux, des élus restent arque-boutés à un modèle du tout-routier par défaut. Leur croyance, entretenue par les acteurs économiques, les pousse à croire que sans nouvelle route, tout s’arrête. Aussi, ils usent de leur influence pour convaincre l’opinion publique du bien-fondé de leur démarche. Ils invoquent notamment l’ « intérêt général » dont ils seraient dépositaires de par leur fonction d’élus du peuple. Ici, l’intérêt général est souvent biaisé.

Partout, nous observons les trois mêmes arguments répétés par les porteurs de projets routiers, petits ou grands : fluidification, désenclavement, développement économique. Partout, ces arguments sont mensongers.
Lutter contre le modèle tout-routier est une bataille culturelle. La voiture comme outil de liberté est un leurre publicitaire — Basta Média, 15 septembre 2023.
Les projets de routes et d’autoroutes sont politiques. Derrière chacune d’entre elles se dessine un projet de société. Economie, agriculture, biodiversité, eau, (dés)enclavement, ruralité, démocratie … Plus que la mobilité, elles sont au carrefour de nombreux enjeux — Humeco, le 21 décembre 2023.

La fluidité est un leurre. Le désengorgement des axes… bla-blabla. On connaît ça avec le GCO. Résultat : rien ou presque n’a changé, et ce n’est pas faute de l’avoir argumenté.

GCO NON MERCI, 20 ANS ET TOUJOURS LÀ !

« Non, remettre en cause les projets routiers ne constitue pas une ‘entrave’ à la liberté individuelle de bien se déplacer. »

La réaction de ces élus n’est pas un cas isolé. Nous le constatons ici en Alsace, comme dans d’autres départements, témoignent les collectifs membres de la coalition. Elle met en évidence l’écart entre la nécessité de réévaluer un modèle par défaut du tout-routier et l’idée préconçue que sans nouvelle route, tout s’arrête.
La proposition de la coalition ne prétend pas vouloir mettre un terme à tout et empêcher la construction de nouvelles routes. Nous voulons mettre sur pause les projets d’infrastructure routière en cours, y compris ceux dont les travaux ont commencé, dans l’attente de leur réexamen au regard des stratégies fixées par l’État (la France s’est engagée dans la Stratégie Nationale Bas Carbone et à l’objectif Zéro Artificialisation Nette en 2050) et des enjeux climatiques, écologiques et sanitaires auxquels nous faisons face. A l’issue de ce réexamen, des choix devront être faits… et oui, des projets seront abandonnés.

Remettre en cause les projets routiers ne constitue pas une entrave à la liberté individuelle de se déplacer. Bien au contraire, avec la Déroute des Routes, nous voulons une mobilité choisie et non subite qui permette de réduire la dépendance à la voiture. En s’appuyant sur l’expertise d’associations d’usagers des transports, c’est possible.
Quant à l’aspect économique, nous l’avons évoqué : c’est un argument mensonger. Le transport des marchandises par la route peut être réduit, et avec lui les nuisances qu’il occasionne.


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons, milite pour des mobilités douces et durables