Projets autoroutiers : Ça commence à faire beaucoup d’argent !

Imposer le GCO en 2018 était finalement le prémices d’une politique foncièrement à l’opposer des annonces gouvernementales en matière de mobilités et de protections de la biodiversité.

Depuis deux ans, les aménageurs constructeurs de routes dans notre pays reçoivent un soutien de poids en la personne du Premier ministre. Au lieu d’investir massivement dans les alternatives au tout-voiture, monsieur Castex fait le tour de France des villes ou collectivités qui ont un projet autoroutier en souffrance et vient lapider l’argent public… [ oups pardons ! ] il vient apporter des garanties financières avec notre argent dans des projets parfois pharaoniques comme ici à la Réunion avec la route du littoral validée par un certain Jean-Luc Marx que nous connaissons malheureusement trop bien aussi ici en Alsace.

A un mois de l’élection présidentielle, le Premier ministre Jean Castex annonce, dans une interview accordée au JIR, le déblocage de 420 millions d’euros pour boucler le chantier de la Nouvelle route du littoral. Soit la moitié du coût de construction du viaduc qui doit relier la Grand Chaloupe à La Possession.

420 millions d’euros débloqués par l’État qui viennent s’ajouter à d’autres sommes. Nous pensons par exemple aux 245 millions d’euros promis pour la réalisation du contournement Est de Rouen en décembre dernier. Mises bout à bout, ces sommes dépassent le milliard. Et ce sont plusieurs milliards si on y ajouter l’argent des collectivités locales. Quand on voit l’explosion du prix des carburants, le manque d’anticipation de nos élus fait peur et contribue à faire passer l’écologie des solutions comme punitive alors que les premiers bourreaux, ce sont ces élus.

Après avoir passé des années dans le formol, de nombreux projets routiers ont été débloqués ces derniers mois sous l’impulsion du Premier ministre Jean Castex, en fin de mandat, en s’opposant à la doctrine écologiste.

MAIS CA NE DATE PAS D’AUJOURD’HUI

Nous nous battons chacun de notre côté à défendre un autre modèle de mobilité pour sortir de cette logique du tout-voiture. Le gouvernement de son côté a donné des gages d’une prise de conscience écologique au travers différentes lois : Mobilité ou Climat et résilience dans laquelle on retrouve par exemple : le cadrage de la Zone à faible émission (ZFE). Mais cette réalité est un leurre. Les annonces gouvernementales en faveur de la mobilité ou de la sauvegarde de la biodiversité et la réalité du terrain, en lisant entre les lignes, nous font prendre conscience que la planification d’aménagement ne date pas d’aujourd’hui.

Ainsi, le plan d’investissement autoroutier annoncé par François Hollande en 2016, raboté de quelques millions d’euros par le Conseil d’État en juillet 2018 (le ramenant à 700 millions d’euros de travaux, au lieu des 800 millions escomptés), a été revu à la hausse ensuite.
Pour mémoire, ce plan visait à effectuer des travaux nécessaires mais que les collectivités locales demandeuses ne pouvaient financer seules et qu’elles cofinancent avec les sept concessionnaires de réseaux autoroutiers. À la clé, il était convenu d’une hausse des péages autoroutiers de +0,1 % à +0,4 % selon les réseaux. Sur les 57 chantiers projetés, certains avaient été retoqués par le Conseil d’État.

Seulement, le lobbying des bétonneurs, Vinci en tête (75 % du réseau autoroutier concédé en France) est malin et sait faire pour entretenir son business-route.

Le 24 décembre 2019, la Loi d’orientation des mobilités est promulguée. Censé promouvoir les alternatives au tout-voiture, la loi renferme un milliard d’euros prévu pour le « désenclavement routier des villes moyennes et des territoires ruraux ». Quid des chantiers retorqués par le Conseil d’État en 2018. Dans la liste des projets financés, on y retrouve l’autoroute Toulouse-Castres ou le contournement de Rouen. Dans un article de Reporterre, Olivier Razemon, journaliste spécialiste des transports déplore qu’ « à chaque fois que l’on fait une route, on amène des gens à l’utiliser. Et dans quelques années, on se retournera à nouveau, et on regrettera que les gens soient dépendants de la voiture! »

CA COMMENCE A FAIRE BEAUCOUP D’ARGENT
ET L’ARTIFICIALISATION DES SOLS, ON S’ARRÊTE QUAND ?

En juillet 2021, le gouvernement s’est réjoui de l’adoption de la Loi climat et résilience. Là encore, entre les attentes nées de la Convention citoyenne pour le climat et le texte de loi, le compte n’y est pas. Pire, là où le Président Macron vante le bilant écologique de son quinquennat, défendu par un ministère de l’Écologie qui ne porte plus que le nom, monsieur VRP Routes multiplie les déplacements aux quatre coins de la France.

De 700 millions d’euros retenus par le Conseil d’État en 2018 sur le plan d’investissement autoroutier de 2016, nous sommes passés à un milliard d’euros prévu pour le « désenclavement routier des villes moyennes et des territoires ruraux » dans la loi d’orientation des mobilités en 2019, à la distribution d’autant par Jean Castex depuis un an. Quand est-ce que l’on arrête la fuite en avant ?


Le collectif GCO NON MERCI dans ses 10 solutions pour faire sauter les bouchons,
milite pour des mobilités douces et durables