Encore une autoroute à… péage !

La France a un problème avec sa politique en matière de déplacement. Aucune cohérence globale sur les mobilités pour le futur alors que le gouvernement travaille sur la loi d’orientation des mobilités (LOM), initialement prévu pour ce mois de juillet et repoussée en fin d’année, voir en début de 2019.

Encore une nouvelle autoroute !

La liste des projets d’autoroute ne cesse d’augmenter alors que l’Etat avait mis en place en octobre 2017 un Conseil d’orientation des infrastructures, dans le cadre des Assises nationales de la mobilité, commission qui avait remis un rapport le 1er février dernier. Parmi les décisions, le projet d’autoroute A45 Lyon-St Etienne avait été jugé « non-prioritaire ». Depuis, les élus favorables à cette infrastructure poussent pour remettre le projet sur les rails et comme pour le GCO, ils sont en passent d’y parvenir.
A quoi sert donc de discuter de mobilités prenant en compte les enjeux environnementaux et de santé publique alors que dans le même temps, l’Etat est incapable de prendre ses respon-sabilités pour stopper des projets, même en cours, dont l’utilité est discutée et discutable ? Les exemples ne manquent pas : A31bis, les contournements ouest de Strasbourg (GCO) et Est de Rouen, et depuis le 19 juillet 2018, s’ajoute l’A69, l’autoroute Toulouse-Castres dont Edouard Philippe, premier ministre, vient de signer la Déclaration d’utilité publique (DUP).



Comme pour d’autres projets et nous savons de quoi nous parlons, le projet d’A69 n’a pas d’utilité inconditionnelle puisque qu’il existe une alternative avec la Nationale RN126, tel que le défend les opposants. Pour comprendre de quoi il est question, vous trouverez dans le document ci-après, quelques infos utiles. Ici, encore, nous sommes face à un projet d’autoroute à… péage, dans une concession à venir – d’autres infos sur collectifrn126.sitego.fr

La France détient le 7e réseau autoroutier 1 au monde vis-à-vis de sa superficie, avec 11 599 km d’autoroute 2 dont 77% est concédée, ce qui en fait le premier réseau à péage d’Europe 3 … Vinci, pour sa part, détient 75% du réseau concédé. Vinci autoroute, contribue à hauteur de 76,8% du chiffre d’affaire de la branche Concessions (6,9 milliards d’€) qui, elle-même représente 17% du chiffe d’affaire global du groupe (40,2 milliards d’euros en 2017) 4.

L’utilité en question…

L’influence du lobby du BTP sur les décisions que prend l’Etat en matière d’infrastructure pose la question de l’intérêt général au service de qui. Avant même de lancer les débats sur le projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) qui interviendront d’ici à la fin de l’année, voir début 2019, les dés sont pipés d’avance. En cause, l’incapacité de l’Etat par un manque de courage politique, à stopper les projets en cours non encore réalisés et dont la véracité inconditionnelle n’est pas établie. Rien qu’en considérant les projets autoroutiers, six sont en cours dont le plus inquiétant est le GCO qui subit un acharnement thérapeutique malgré 7 avis négatif.

  • Contournement Ouest de Strasbourg (GCO / COS)
  • Contournement Est de Rouen
  • A45 – Lyon / Saint-Etienne
  • A69 – Toulouse / Castre
  • A31bis – liaison entre la Meurthe-et-Moselle et la frontière luxembourgeoise
  • A104 – Méry-sur-Oise (95) / Orgeval (78)

Il ne s’agit pas de s’opposer à la construction de toute nouvelle route, juste d’avoir l’honnêteté de construire ce qui est vraiment nécessaire et pourquoi pas, corriger les erreurs du passé par la déconstruction de routes pour les rendre à l’agriculture, par exemple.

Dans les faits, face aux enjeux climatiques, la politique sur les mobilités, est en-deça des attentes que nous pourrions espérer avoir et entraîne une radicalisation des oppositions. Peut-on encore faire confiance ?