Pollution sur l’Eurométropole : Une diminution en trompe l’oeil

La journée nationale de la qualité de l’air, mercredi 16 septembre 2020, a donné l’occasion à l’Eurométropole de Strasbourg de présenter, mardi 15 septembre, son bilan de la quantité de l’air sur son territoire, dans les locaux d’ATMO Grand Est à Schiltigheim. Même si les critères mesurés s’améliorent en 2019, la collectivité n’est toujours pas dans les clous. Les DNA rendent compte de ce bilan (ed.abonnés) :

REVUE DE PRESSE – « Diviser par trois les émissions de particules fines et d’oxydes d’azote en trente ans, c’est, contre les idées reçues, le chemin qu’a parcouru l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) depuis 1990, selon les données d’ Atmo Grand Est. L’association agréée pour la surveillance et l’étude de la qualité de l’air a présenté le bilan annuel atmosphérique du territoire ce mardi à Schiltigheim. La pollution (du moins, des types de polluants mesurés) diminue toujours, mais beaucoup moins spectaculairement, en 2019 comme ces dernières années.

« On progresse, mais on n’est pas encore bon », résume Françoise Schaetzel, vice-présidente de l’Eurométropole en charge de la qualité de l’air. « Près de 500 morts par an sur le territoire de l’EMS sont liées à la qualité de l’air », souligne celle qui est aussi médecin. « C’est la deuxième cause de mortalité en France. » Sans parler des maladies, du taux de prématurité, des petits poids de naissance, voire de l’impact sur le développement cognitif de l’enfant, résume-t-elle en substance. »

🔍 S’il y a un frémissement de progrès, ce n’est pas sur le trafic proprement parlant. Et s’imaginer que le GCO va permettre une amélioration significative de la qualité de l’air, c’est mal connaitre le projet dont le but n’est ni d’améliorer le trafic sur l’A35 traversante Strasbourg, ni faire baisser la pollution, non l’objectif de l’autoroute de Vinci est de favoriser la circulation des marchandises nord-sud Europe en transformant la plaine d’Alsace en couloir à camions. Qui dit plus de camions, dit augmentation de la pollution routière… 

« Les concentrations en dioxyde d’azote (à 60 % issues du trafic routier) dépassent toujours la valeur limite annuelle au bord des axes routiers (A35 et station boulevard Clémenceau) même si elles atteignent désormais presque le seuil de la légalité. C’est ce dépassement qui vaut la condamnation de l’État français (pour Strasbourg et 11 autres collectivités) par la Cour de justice européenne. « En juillet, le conseil d’État a aussi considéré que l’État français ne s’est pas assez donné les moyens pour lutter contre la pollution de l’air — et j’ajouterais qu’il n’en a pas assez donné aux métropoles », précise l’élue. L’épisode de confinement a permis de diviser par deux les émissions d’oxydes d’azote, mises en corrélation avec la baisse du trafic. « Ça reste le secteur très majoritaire d’émission de polluants », pointe Emmanuel Rivière, directeur délégué d’Atmo Grand Est. »

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