Martine Wonner pose la question de l’après vis-à-vis du GCO.

Martine Wonner députée de Strasbourg Campagne, sur le monde d’après :

« Ce que je porte avec les élus locaux ce sont les circuits courts. J’ai de merveilleux producteurs dans ma circonscription et je vois que les ventes directes à la ferme fonctionnent très bien. Les ventes auprès de la restauration collective ont diminué, par contre les agriculteurs ont beaucoup plus de clients qui viennent chercher des produits frais. Ils retrouvent cette satisfaction de vivre autrement. […]

Dans ma circonscription le grand contournement ouest, est arrêté, c’était un de mes combats. Il faut se reposer la question de cette autoroute monstrueuse du nord au sud de l’Europe où transiteraient les camions. Est-ce vraiment cela que nous souhaitons pour demain ? Mes concitoyens me disent que non. »

Même si nous connaissons la puissante machine qu’est Vinci, qui a tout fait pour passer en force sur ce dossier, malgré la détermination de nombreux citoyens, certains allant jusqu’à se mettre en danger par une grève de la faim, malgré les recours juridiques non jugés sur le fonds, nous pensons que l’Etat et les élus locaux promoteurs du projet feraient une grave erreur de vouloir poursuivre le chantier qui est aujourd’hui à l’arrêt.

La réduction de la pollution et des nuisances est spectaculaire depuis le confinement. Dans la masse des déplacements arrêtés de force, certains devront reprendre à la sortie du confinement, d’autres seront certainement jugés beaucoup moins indispensables. Il serait absurde de revenir à un niveau de saturation et de pollution d’avant la crise. Le confinement a ouvert certaines pistes qui méritent d’être approfondies. Par exemple, même s’il n’est pas la panacée, le télétravail peut, même à faible dose, réduire de manière significative les besoins de déplacement. Parier que la relocalisation de l’économie signifie également une réduction des transports longue distance. Profitons du gel des grands chantiers d’infrastructures pour se reposer calmement la question de leur utilité dans le « monde de demain ».

Questions que l’on peut se poser :

  • Le GCO en tant que ruban foncier est-il plus utile comme axe de transit international ou comme ceinture maraîchère ?
  • Les modes de déplacements actuels (avant crise) sont-ils écologiquement et socialement soutenables ?
  • Comment enclencher, à l’échelle des bassins de vie, des stratégies collectives de réduction des besoins en déplacement ?

De nombreux citoyens sont prêts aujourd’hui à changer leurs modes de consommation et leurs modes de déplacement pour peu qu’on les y aide. Cette pause forcée dans notre système de croissance et de production effrénés est sans nul doute l’occasion de prendre un nouveau virage et de mettre en place les conditions pour un monde écologiquement et socialement plus soutenable, et DONC …. un monde sans GCO.