GCO : qui sème la violence ?

courrier des lecteurs DNA. septembre 2018

Pierre Kopp, Strasbourg :

« Dans l’article qui annonce le lancement des travaux du GCO, dans l’édition du 1er septembre, vous rapportez cette citation du préfet à l’attention des opposants : “Rien ne justifie la violence”. Il a raison. Mais cela s’applique aussi à lui-même, aux services de l’État, au nom du gouvernement actuel, et à tous les défenseurs et promoteurs du projet. Quid de la violence institutionnelle, dont on parle si peu ? Car il s’agit bien d’une forme de violence institutionnelle que de décider officiellement d’imposer la mise en œuvre d’un projet d’une telle envergure en faisant fi de l’avis négatif de l’enquête d’utilité publique, et des différents avis négatifs concernant l’impact environnemental du projet. Il y a bien violence institutionnelle lorsqu’on exproprie – légalement (?) – pour un projet qui n’a pas été reconnu d’utilité publique, me semble-t-il.

Et quid de la violence symbolique ?

Des bûcherons vont venir détruire des forêts, y compris dans des espaces naturels “protégés”, suivis par les bulldozers des bétonneurs, protégés par des forces de l’ordre en grand nombre, avec leur arsenal habituel. Ces images vont marquer et auront des conséquences à long terme.

Je termine par la violence faite à l’espérance des jeunes générations. Leurs craintes pour leur avenir, hypothéqué par des dégâts environnementaux et climatiques massifs et gravissimes, sont au mieux ignorées, au pire méprisées, au profit d’une vision de l’aménagement du territoire d’un autre siècle et de lobbys – privés – puissants.

Si notre société devient de plus en plus violente, l’État, le gouvernement, les décideurs politiques et ceux du monde socio-économique y contribuent de façon importante.

Devant ce type d’exercice et d’organisation de la démocratie, je rejoins avec un brin d’amertume Nicolas Hulot dans la foule de tous ceux qui n’y croient plus. »