Le syndrome du capitaine Stark

La civilisation industrielle touche à sa fin. En écrivant cela, on est un peu gêné, on a l’impression de balancer une énormité. La grande masse de nos concitoyens semble en effet considérer notre mode de vie comme un acquis définitif. Pourtant, si l’on compare les ressources de la planète à un gâteau, on en sert les dernières parts. Et la technologie n’y changera rien.

Tandis que des utopistes planchent sur les pistes de ski d’Europa City (certes remises aux calendes grecques) ou sur le couloir à camions du GCO, la communauté scientifique voit avec angoisse se cabrer tout un tas de courbes inquiétantes : réchauffement climatique, extinction des espèces, perte de forêts tropicales, acidification des océans, production automobile…

Qu’on le veuille ou non, nous sommes donc à l’aube d’un changement de trajectoire majeur, auquel personne n’est préparé. La question n’est même plus de savoir comment l’éviter, mais comment en limiter les dégâts, notamment sur les populations les plus exposées. En effet, si on peut à la rigueur survivre en Alsace avec le climat de l’Arizona, il n’en va pas de même dans certaines régions du Sud, où la détérioration des conditions de vie attise les tensions, et pousse au fanatisme ou à l’exode. S’imaginer que nous serions protégés du chaos à venir est une erreur : l’effondrement du système financier précéderait, d’après les experts, l’épuisement des ressources.

Une fois replacé dans ce contexte, le GCO apparaît sous un autre jour. M. Herrmann, il le reconnaît publiquement, travaille à la réalisation d’un nouvel axe de transit nord-sud : plus de camions doperaient l’attractivité de l’Eurométropole Strasbourg. M. Heimburger, président de la CCI, compte lui aussi sur le GCO pour enrichir les entreprises strasbourgeoises.

Voilà ce qui les préoccupe. Le monde s’écroule ? Peu importe ! Le béton et le pétrole, bons vieux tuyaux des Trente Glorieuses, génèrent toujours du pognon ! Les amateurs de la célèbre bande dessinée des Tuniques bleues ont forcément en tête le capitaine Stark, prêt à sonner la charge à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, quitte à perdre l’intégralité de son régiment. Robert Herrmann, pour son obstination dans l’erreur, son mépris du sens commun et les conséquences dramatiques qu’ils auront sur notre santé et sur l’environnement, est un peu notre capitaine Stark.

Alors, prêt Robert ? Chaaaargeeez !!!

   

Guillaume Bourlier,
Président de la Réserve du Bishnoï