GCO « Encore temps de renoncer »
Suite à la prorogation de la DUP quelques jours après l’abandon du projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, ce texte en appelle à la responsabilité et à la prise de conscience de la population alsacienne pour obtenir que le Gouvernement renonce au GCO. Combien d’avis défavorables du CNPN devraient être encore nécessaires pour abandonner un projet d’un autre âge, à la fois inutile et dangereux ?
Dans son deuxième avis défavorable, le Conseil National de la protection de la nature (CNPN) insistait à nouveau sur l’insuffisance des propositions de Vinci en matière environnementale.
Nous en profitons pour rappeler que l’objectif initial du GCO était de créer un axe routier entre la mer du Nord et la Méditerranée. Si tel était l’objectif du gouvernement, en quoi l’Alsace gagnerait-elle à être traversée de part en part jour et nuit d’un flux continuel de poids lourds en provenance du nord de l’Europe à l’aller et au retour, moyennant une économie de 78 % pour les plus polluants d’entre eux, par rapport à la Maut allemande ?
Le rapport de la commission d’enquête ayant précisé dès 2007 que la diminution des embouteillages n’était « ni l’objectif ni l’enjeu de cet ouvrage », il conviendrait d’abandonner ce projet pour de bon quand toutes les parties en présence reconnaissent que le GCO ne désengorgera pas le trafic de manière significative. Cette autoroute serait en effet inutile pour l’immense majorité des pendulaires qui se rendent à Strasbourg et trop coûteuse pour ceux qui en auraient un usage quotidien (plus de 200 Euros mensuels).
Un couloir à poids lourds ? Des risques sur la santé ? !!
Dans ces conditions, le couloir à poids lourds que deviendrait le GCO et toute la plaine d’Alsace après l’aménagement des 11 km de raccord d’autoroute dans la forêt du Bienwald en Allemagne, au-dessus de Lauterbourg, aggraverait la pollution du Nord au Sud de la plaine d’Alsace. Contrairement à ce qu’affirme Monsieur Herrmann, si le GCO ne se fait pas, l’Alsace ne s’effondrera pas, mais s’il se fait, il l’asphyxiera.
Contrairement à ce qu’affirmait aussi Monsieur Marx de la CARSAT, la seule étude sur la qualité de l’air disponible réalisée par ATMO Grand Est pour évaluer l’impact polluant de cet ouvrage postule avec raison que la pollution de fond persistera car seules les particules PM 10 et 2,5 y sont évoquées. Cette étude n’exclut en aucun cas que la région ait à souffrir du dépassement des valeurs guides de l’OMS pour les particules ultra fines (PM < 0,1) déportées sur des dizaines de kilomètres à la faveur des vents dominants, qui sont à l’origine d’une mort prématurée sur 6 dans le monde, quand le Département du Bas-Rhin est déjà le département de France le plus impacté par les AVC.
La requalification de l’A35 en boulevard urbain entraînant la constructibilité de ses abords immédiats, ne ferait qu’amplifier le risque sanitaire pour ses riverains contrairement aux positions des responsables de l’Eurométropole qui déclarent vouloir les en préserver.
Un contexte délétère et un risque de radicalisation par ricochet !
Actuellement les recours juridiques en cours ne sont pas purgés et le dossier à ce jour, n’est ni juridiquement, ni financièrement cranté. Si toutefois Vinci obtenait le financement via un prêt qu’il sollicite de la Banque Européenne d’Investissement à hauteur de 280 millions d’Euros, les recettes escomptées dans l’hypothèse d’une réalisation effective du GCO tomberaient à 100% dans son escarcelle sur une durée de 54 ans, soit près de trois générations, sans compter que des organismes comme la DREAL effectuent actuellement des travaux au profit d’ARCOS et de VINCI sur les deniers publics.
C’est dans ce contexte délétère que l’Eurométropole, aux côtés de l’Etat, persiste à bétonner 300 hectares de terres agricoles exceptionnelles sans se donner l’opportunité de résorber réellement les bouchons, saccageant la beauté de paysages que les affidés du GCO tiennent pour rien, en échange de pseudo compensations environnementales.
Si l’Etat a pu prendre des engagements ruineux dans le cadre des PPP (Partenariat Privé Public) ce ne serait pas faire preuve d’impuissance, ce serait au contraire un nouvel acte fort et cohérent que de renoncer à ce projet au profit de mesures alternatives plus douces, respectueuses de l’environnement et de la santé en accord avec les engagements pris lors de la COP 21.
Il est indispensable que tous les alsaciens prennent conscience en amont du caractère spécieux de la communication officielle s’apparentant aux fables rassurantes que les autorités nous ont servies après la catastrophe de Tchernobyl.
Les formes réglementaires actuelles relevant du simulacre n’ont d’autre but que de mener ce projet d’un autre âge à terme quelles qu’en soient les conséquences, alors que le « Collectif GCO non merci » préconise 10 solutions alternatives plus douces, moins coûteuses et plus efficaces pour résorber les embouteillages. Compte tenu de l’état préoccupant du monde révélé par le GIEC, stopper ce projet dévastateur constitue une ardente obligation pour notre santé et celle des générations à venir.
Le GCO n’est ni LA solution, ni UNE solution !</h3>
Repenser les transports au niveau européen comme le propose Alsace Nature, la FNAUT et ASTUS, créer un RER départemental et une écotaxe dissuasive pour les poids lourds, réhabiliter le fret ferroviaire, améliorer les transports collectifs, promouvoir le covoiturage, rebasculer les crédits GCO sur des solutions pérennes et relocaliser la production agricole etc… conduiront plus utilement à réduire les nuisances et les bouchons, sans aggraver l’état de santé des alsaciens et sans sacrifier le Kochersberg !
Collectif GCO non merci