Environnement et biodiversité : face à Vinci, l’Etat s’en fout… pas nous !

Biodiversité et environnement face aux enjeux climatiques, le discours de l’Etat est en total décalage avec les actes.

En France, les projets d’infrastructures ou d’aménagement du territoire mettent à mal la biodiversité. Le projet de contournement ouest de Strasbourg n’échappe pas au phénomène : six corridors écologiques sont coupés par l’emprise de l’autoroute, deux forêts sont menacées. Compenser les impacts sur la nature est impossible. Trois avis négatifs du Comité national de la protection de la nature (CNPN) ont été rendus (juillet 2017 et janvier 2018). L’Autorité environnementale (Ae) a été très sévère dans son avis remis le 21 février dernier. De son côté, l’État a décidé de passer outre ces avis en donnant un feu vert politique à Vinci dès le 23 janvier, lors de la prorogation de la Déclaration d’utilité publique (DUP), prorogée de 8 ans. Cette décision prise, a été faite avant même de connaitre les conclusions de l’enquête publique en cours (4 avril – 11 mai 2018) sur le volet environnemental du projet.

En novembre 2017, la liste rouge des espèces menacées de disparition, a été actualisée par le comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN). Cette mise à jour fait apparaître que depuis le premier état des lieux – établi en 2009 –, la situation s’est fortement dégradée pour les mammifères terrestres et marins vivant en France métropolitaine.

« Pour inverser la tendance négative constatée, il apparaît indispensable d’enrayer la dégradation des milieux naturels, de restaurer les zones humides et les bocages et d’agir pour le maintien de zones d’agriculture extensive, préconisent l’UICN et le MNHN. Il est aussi essentiel de veiller à concilier transition énergétique et préservation de la biodiversité, afin de répondre au défi du changement climatique tout en sauvegardant les espèces et leur environnement. » – (*)

Parmi les espèces menacées, le grand hamster d’Alsace reste en danger. Avec lui, d’autres, pas forcément en voix d’extinction, voient leur milieu naturel être dégradé, voire détruit par le GCO. Le projet autoroutier est destructeur et incompensable au regard de l’environnement qu’il impacte. Cette situation a été pointée par le CNPN et l’Ae. Pourtant, l’Etat est prêt à signer l’Autorisation Unique Environnementale.

Un déni de démocratie pour les opposants. Un décalage total entre les propos d’Emmanuel Macron sur l’importance d’œuvrer à la protection de la planète vis-à-vis des accords de la COP21 et 23 et la réalité du terrain où l’État contribue à détruire la biodiversité en validant des projets dont l’utilité est discutable et discutée.

Que fait-on de la protection de notre planète ?
Un département français disparaît tout les 7 ans, mangé par l’urbanisation. Quand est-ce qu’on arrête les conneries ?

 

Pour le collectif, il n’est pas question de laisser goudronner 350 hectares de terres et forêts pour un projet inutile. L’Enquête publique sur les mesures environnementales du 4 avril au 11 mai, est l’occasion de pointer les incohérences et manquements du dossier, mais aussi de rappeler à l’Etat ses obligations et ses engagements.

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