Réunion publique GCO à Duppigheim : une salle archicomble

La DQV – Duppigheim Qualité de Vie – toute jeune association créée fin 2016 par des habitants du village désireux de préserver un cadre de vie décent sur leur commune, organisait une réunion publique : « GCO, où en est-on ? ».

Monique Mebs, présidente de l’association, dont c’était son baptême du feu en public, dans une salle des fêtes archi-comble où plus de 200 personnes étaient présentes, a souhaité la bienvenue à tous et remercié la présence du maire, Adrien Berthier et des intervenants : Sylvain Metz pour l’ADQV Duttlenheim, Christian Goepp, élu de Duttlenheim et Maurice Wintz, vice-président d’Alsace Nature et coordinateur de GCO NON MERCI. Elle a ensuite expliqué le déroulé de la soirée puis, présenté son association née en décembre 2016 suite aux constats durant la manif lors de l’enquête parcellaire devant la mairie, qu’ils étaient un certain nombre d’habitants du village à militer pour la même cause. Aujourd’hui, l’association compte 160 adhérents.

Elle a ensuite cédé sa place à Adrien Berthier, maire de Duppigheim, heureux de constater qu’une mobilisation grandissante sur sa commune était en train de prendre forme de façon officielle et de remercier les habitants qui se sont constitués en association pour défendre les intérêts de la population dans le bras de fer engagé pour faire échec à la volonté de Vinci de construire son autoroute à péage. Il a rappelé que c’est la 4e fois qu’il voit renaitre l’idée d’un contournement de Strasbourg et qu’aujourd’hui, il ne répond absolument plus aux problématiques strasbourgeoises. Avant de prendre congé, expliquant qu’il ne pouvait pas rester parce qu’il avait un conseil de com-com, il a réédité la position de la commune vis-à-vis du projet : c’est-à-dire qu’elle est contre et qu’elle apporterait tout le soutien nécessaire à la DQV pour défendre l’intérêt des Duppigheimois.

Historique, acoustique, juridique, … GCO, où en est-on ?

C’est par le petit film Le projet GCO, une autoroute vraiment incontournable ? que débute les interventions – vidéo que vous retrouvez également dans notre rubrique comprendre en quelques lignes ce qu’est le projet GCO…
Ensuite, Sylvain Metz est revenu sur l’histoire du GCO. Un projet né dans les années 1970 et remis sur les rails (sans train) fin des années 1990 pour déboucher en janvier 2008 par la signature de la Déclaration d’utilité publique (DUP) par un certain François Fillon. D’évoquer les nuisances qu’apporterait le projet Vinci sur le secteur (échangeur d’Innenheim, aire de service, …) pour finir sur les mobilisations croissantes ces derniers mois et d’évoquer la 3ème manifestation « rond-point » aux ronds-points de Duppigheim vendredi 31 mars.

De son côté, Christian Goepp, a exposé les impacts sonores qu’engendrerait un hypothétique GCO sur la population de Duppigheim en démontrant le peu de considération qu’apporte Vinci à cette question. La multinationale s’appuie sur des simulations en 2040 d’une autoroute qui n’existe pas. Elle se conforte à dire qu’elle respecte la législation comme cet exemple d’une maison au plus de l’autoroute où l’estimation est à 59,99 décibels pour une législation qui ne doit pas dépasser les 60. Son exposé s’est terminé par une démonstration sonore sur ce que les habitants pourraient subir en terme de nuisance sonore, évoquant celles déjà constatées avec l’échangeur de l’A352 avec l’A35 au niveau d’Innenheim.

Enfin, Maurice Wintz a présenté les aspects environnementalistes et les enjeux sur le dossier. « Vinci a des obligations (…) les mesures compensatoires sont loin d’être satisfaisantes » a-t-il souligné, rappelant que les « vrais » travaux ne sont pour le moment pas autorisés. Une enquête publique sur la loi sur l’eau doit encore avoir lieu, probablement durant l’été. Les obstacles administratifs existent. Il a pris pour exemple l’avis défavorable du CNPN sur le dossier SANEF de l’échangeur Nord et de préciser que l’accord de la même commission pour les travaux préparatoires obtenu par Vinci était accompagné d’un certain nombre d’exigences auquel ARCOS n’a pas répondu à ce jour et que l’avis pourrait être requalifié en « défavorable » si les exigences n’étaient pas satisfaites.
Pour finir, M. Wintz est revenu sur les aspects juridiques, évoquant l’éventualité d’un appel sur la décision du tribunal administratif ayant rejeté le recours d’Alsace Nature et de la commune de Vendenheim sur le contrat de concession, soulignant au passage qu’il est important qu’Alsace Nature ait été reconnue compétente dans les actions juridiques à mener dans ce dossier.
D’autres recours sont en cours, d’autres devraient être déposés, « la guérilla juridique n’est qu’à ses débuts » avait-il dit à un autre moment. Ici, devant la salle attentive aux explications, il a rappelé comme d’autres : l’importance de se mobiliser.

Avant un verre de l’amitié, l’assistance s’est exprimée dans un jeu de questions – réponses.