Le préfet Marx : un ami de l’Alsace ?

 Alors que de nombreuses personnalités rendent un hommage appuyé au préfet Marx à l’occasion de son départ, le collectif GCO NON MERCI tient à rappeler un aspect de son bilan en Alsace qui ne saurait être oublié. Le préfet est certes un serviteur de l’Etat et doit exécuter ses décisions, mais il a aussi en charge le respect des lois, de garantir l’exercice des libertés publiques et accessoirement de veiller à la protection de l’environnement. En principe, être serviteur de l’Etat ne signifie pas permettre et protéger les agissements d’une minorité de possédants, mais bien entendre et prendre en compte les préoccupations des populations concernées.

Sur ce dossier, le préfet Marx laissera le souvenir d’un homme qui a mené l’instruction du GCO dans le seul but de permettre sa réalisation coûte que coûte. Malgré 7 avis défavorables issus d’instances scientifiques indépendantes et d’enquêtes publiques majeures, qui tous remettaient en cause jusqu’à l’utilité même du projet. Il aura été objectivement le serviteur d’un projet dont l‘intérêt dit général rime surtout avec multinationale.

En signant en août 2018 les arrêtés autorisant les travaux il a permis le saccage de 300 ha de terres fertiles et des forêts de Kolbsheim et de Vendenheim.

Personne n’a oublié les conditions choquantes pour tout citoyen attaché aux valeurs de la République dans lesquelles les opérations de déforestation se sont déroulées le10 septembre 2018 à Kolbsheim et Vendenheim, sous la responsabilité de M. Marx et son secrétaire de préfecture Guy Séguy. Des escouades de gardes mobiles armés jusqu’aux dents ont été détachées avec pour ordre de bousculer les citoyens et les élus qui se sont rassemblés devant les arbres pour tenter, en s’opposant aux machines, de faire respecter le droit et l’expression démocratique. Depuis ce démarrage en grande pompe du chantier, les infractions et les régularisations se sont multipliées, sans retenue.

 En parallèle, le préfet n’a pas été un facilitateur de la démarche qui permettrait (si cela se fait un jour) à l’Alsace de bénéficier de l’écotaxe, seul outil à même d’éviter le renforcement du couloir à camions de transit nord-sud dans la plaine ; mais il est vrai que, sans ces camions supplémentaires, le GCO ne sera jamais rentable pour Vinci…

 Après avoir permis la destruction du littoral de la Réunion, le préfet Marx, déjà en lien avec Vinci pour réaliser ce projet insensé, aura œuvré pour le saccage du Kochersberg et pour définitivement plonger toute la plaine d’Alsace dans la pollution et les nuisances du fait du déferlement de poids de lourds induit par le GCO. Il nous laisse le souvenir amer d’un haut responsable honoré pour son pouvoir de nuisances alors que ceux qui mènent des combats cohérents avec les enjeux actuels : climatiques, énergétiques et de santé publique, sont eux réprimés.

Le préfet  Marx a non seulement détruit nos forêts, il a aussi détruit la confiance et l’espoir que toute une population pouvait placer dans les institutions républicaines.