Sécheresse, jour férié… Rien n’arrête Vinci !

Le PDG de Vinci martèle à qui veut l’entendre que son entreprise est vertueuse, soucieuse de l’environnement et n’hésite pas à mettre en avant les fondations de l’entreprise qui « oeuvrent pour le bien de tous ».
Sauf que, sur le terrain, l’entreprise est loin d’être respectueuse de l’environnement. Les fondations servent simplement à s’acheter une virtuosité de façade, pour exemple, celle de Vinci Autoroute. Son soutien à Femmes de foot, durant le confinement, d’offrir des paniers aux soignants, montre tout le cynisme de l’entreprise, alors que dans le même temps, elle va reverser plusieurs milliards de dividendes à ses actionnaires (en augmentation de 14% par rapport à 2018 qui était déjà en augmentation de 8% par rapport à 2017). Etre solidaire, aurait été de reverser une partie ou la totalité des dividendes à l’hôpital public.

Durant le confinement, de nombreux habitants s’étaient réjouis du calme retrouvé de ne plus entendre le vacarme généré par le plus grand chantier de France du moment.
Nous aurions aimé un changement d’attitude dans la réflexion post-confinement lié au covid-19, de l’après que nous voulons, mais le libéralisme pro-capitaliste n’a que faire d’un virus. La recherche du profit maximal est sa seule motivation. Déjà en retard à cause d’une opposition injuste à sa politique, Vinci a redémarré son chantier « doucement » selon la bonne presse : une reprise si et là une semaine avant le déconfinement et depuis le 11 mai, la machine infernale a redéployé ses tentacules sur les 24 km de la future route.

NOUVELLE SÉCHERESSE A VENIR / JOURS FERIES / HORAIRES DE TRAVAIL

Les entreprises travaillent sur GCO ce jour férié
Les tracteurs équipes de tonnes à eau pompent l’eau dans la bruche. Entre Ernolsheim/Brune et Kolbsheim. Visible depuis piste cyclable. Est ce légal?
Cela fait beaucoup d’eau

On voit le tuyau qui plonge dans la bruche[…] D’autant que le pompage se fait à un endroit où se trouve une pancarte indiquant “cours d’eau sensible”.
La noria des fanions génère aussi beaucoup de poussières un jour férié où il y a beaucoup de promeneurs, cyclistes et familles en sortie. Quelle pollution de l’air !

Plus tard dans la journée, en fin de soirée, notre informateur-militant, nous apporte d’autres photos et aussi ce commentaire :

A 18h30, le chantier était encore actif. 4 tonnes d’eau au moins sont utilisées. 2 de 2 essieux et 2 de 3 essieux. Environ 100 000 litres par remplissage soit 100 m3

La problématique du pompage de l’eau avait déjà été soulevé l’année dernier. Officiellement, Vinci a le droit. L’an passé, en pleine période de sécheresse, avec la bien vaillance de l’Etat (arrêté préfectorale dérogeant signé par l’ex-préfet, Jean-Luc Marx), Vinci avait pu pomper des milliers de mètre cube d’eau.

Cette année, alors que ce profile une sécheresse d’une ampleur plus forte que celle de 2019, notamment dans le Grand Est, l’Etat va-t-il mettre le chantier à l’arrêt dans l’intérêt général de l’ensemble de la population ?   

« La santé n’a pas de prix » a dit Emmanuel Macron, concernant l’action de l’Etat face à la pandémie liée au Covid-19. L’eau c’est la vie. Eviter sa pénurie est d’intérêt supérieur. Nous attendons donc voir Madame la Préfète (remplaçante de Jean-Luc Marx depuis février 2020) agir dans l’intérêt de nos concitoyens.

LE RESPECT DE L’ENVIRONNEMENT

Sur le chantier du GCO, les exemples du non respect de l’environnement ou d’obligations légales contournées, sont nombreux.

  • La boue sur les routes autour des chantiers constatée par des riverains alors que l’entreprise à obligation de nettoyer les routes (un agriculteur prit en flag, aura une amende directe) ,
  • l’écrasement d’animaux alors qu’il y a des filets censés empêcher les intrusions ;
  • ou encore, comme ici, de jolie panneaux d’information montrant l’intérêt de l’entreprise à l’environnement, alors que le niveau de l’eau est bas, qu’il s’agit d’une zone sensible et… des tracteurs avec citerne qui pompe l’eau tranquillement.

Où sont les contrôles de l’État ? De vrai contrôle, pas juste un agent de la Dreal surbooké à qui ont fait voir ce qu’on a envie de lui faire voir… Et que la préfecture ne vient pas nous dire que tout est parfait. Sur quoi se base-t-elle ? Des rapports de Vinci ? Alors qu’il n’y a aucune transparence.
Ailleurs, c’est Vinci qui dicte aux services de l’État ce qu’ils ont à faire pour faciliter son travail, comme des fermetures de route sans aucune logique, ni concertation. Les maires sont mis devant le fait accompli.

Exemple ici, Luc Huber, Maire-délégué de Pfettisheim, qui conteste un arrêté du Département dicté par Socos, en charge du chantier du GCO :

« Je conteste vivement l’arrêté de circulation N°2018-0454.H que le CD67 vient de prendre à la demande de Socos. Il prévoit de barrer la D31 entre Pfettisheim et Pfulgriesheim du 2 juin au 31 juillet 2020. Initialement, la D31 ne devait être barrée pendant cette période que du 27 juillet au 31 juillet.

Cette fermeture de 2 mois (au lieu d’une semaine) sera très pénalisante à l’heure où l’économie reprend progressivement après le confinement. Je trouve très décevant que le Conseil Départemental se soumette ainsi aux désidératas de Vinci au seul prétexte que « le chantier a pris du retard » et vous demande de modifier cet arrêté pour revenir à un créneau de fermeture de la D31 plus court et dans une période creuse. Tout le monde a souffert et souffre encore de la crise Covid et c’est à Vinci de s’adapter aux contraintes générales de la société et non l’inverse.

En espérant que ma demande sera prise en considération, acceptez mes cordiales salutations[…] »

C’est quand même le monde à l’envers. L’État en tant que législateur devrait imposer le respect des obligations auquel Vinci doit se conformer. Sur le terrain, c’est l’entreprise qui mène la danse et l’Etat suit. Objectif : septembre 2022.

Que dire aussi des conditions de travail. Un chantier qui fonctionne six jours sur sept, avec des horaires s’étalant de 6h à 22h. Des bruits pouvant aller jusqu’à 23h, selon des témoignages de riverains.

Vinci la vertueuse ? !!! Des foutaises !