De De Rugy à Borne, l’écologie en berne !

Un été 2019 marqué par une nouvelle démission dans le gouvernement d’Emmanuel Macron qui marque aussi un coup d’arrêt dans sa tentative de « verdifier » sa politique. Les masques tombent.

François De Rugy démissionne…

Mardi 16 juillet 2019, emmêlé dans plusieurs scandales, François De Rugy a démissionné de ses fonctions de ministre d’Etat et de l’Ecologie. En dix mois, depuis sa nomination en septembre 2018 en remplacement de Nicolas Hulot, on ne peut pas dire que le bilan du ministre soit joli joli.
Dans un article paru sur Reporterre, le journal fait le point sur dix mois d’inaction. Parmi les sujets abordés, celui du GCO où le ministre a brillé par sa lâcheté, à croire les mensonges rapportés sans bosser le dossier, ni le remettre en cause.

L’ex-ministre n’a pas lutté non plus contre le projet du « grand contournement ouest » (GCO) de Strasbourg. Les travaux de l’autoroute se poursuivent, malgré les multiples actions des militants, qui dénoncent des conséquences environnementales lourdes. « Le GCO n’est pas une infrastructure routière pour créer du trafic en plus, mais pour se substituer à une autre infrastructure routière, justifiait François de Rugy à Reporterre en janvier. Actuellement, l’autoroute A35 traverse Strasbourg, avec un très fort trafic au cœur de la ville, à l’origine des problèmes de qualité de l’air. »

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Elisabeth Borne, ministre de l’Ecologie…

La ministre des Transports Elisabeth Borne a été nommée mardi soir en remplacement de François de Rugy au ministère de la Transition écologique et solidaire. Elle cumulera les deux portefeuilles, mais ne sera pas ministre d’Etat comme son prédécesseur.

Cette ingénieure de 58 ans, sortie de l’Ecole Polytechnique en 1981, haute fonctionnaire marquée à gauche (selon les médias), a notamment fait un passage dans le privé, en charge des concessions du groupe Vinci en 2007 (certains médias évoquent “Eiffage”). En janvier 2018, elle est co-responsable avec Nicolas Hulot, de la validation par l’Etat du GCO, avant même les enquêtes publiques sur la partie environnementale du projet qui se concluront pas deux avis négatifs, fin juin 2018. Un déni de démocratie que nous avons dénoncé dès fin janvier 2018 avec de nombreuses mobilisations devant la Préfecture puis, la CCI à Strasbourg… en vain, puisque en septembre 2018, malgré sept avis négatifs d’organismes d’Etat, le Préfet Jean-Luc Marx signe l’autorisation unique permettant à Vinci de démarrer les travaux (un recours sur le fond est en attente de jugement). Une succession de décisions que les opposants n’oublient pas.

L’écologie n’a rien à gagner. Nous n’avons pas fini de marcher pour le climat !

Mme Borne prône une écologie pragmatique au service de lobbys, à l’exemple de son projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) où pas moins de sept projets autoroutiers sont cités dans une loi d’orientation censée mettre en avant les alternatives au tout-voiture. Cherchez l’erreur !

Le 13 novembre 2017, en marge des assises de la mobilité, la ministre des Transports, Élisabeth Borne, déclare au sujet du COS-GCO : « Le gouvernement ira jusqu’au bout de la concession, il n’y a pas d’ambiguïté »

Et l’écologie dans tout ça ?

Depuis la validation par l’État, en janvier 2018, des mains du ministre de l’Écologie de l’époque, Nicolas Hulot et d’Elisabeth Borne, ministre des Transports, d’offrir à Vinci la réalisation du Grand Contournement Ouest de Strasbourg (GCO), Macron a multiplié les discours en faveur du climat, il a même été désigné le « champion de la terre » par l’ONU, alors que sur le terrain, nous attendons toujours les actes en phase avec les discours.

Le bref passage de François De Rugy, restera anecdotique dans l’histoire. Sa successrice, Elisabeth Borne, bonne technicienne selon certains, ne fera pas mieux, car trop proche des lobbys où elle a fait un bref passage.

Aujourd’hui, plus qu’hier, nous attendons du Président de la République, un acte fort en phase avec ses prétentions pour le climat. Le signal qui comblerait nos attentes, pas que pour nous-mêmes, passe par l’arrêt des travaux du GCO et de tous les projets autoroutiers. La prise de conscience climatique, c’est d’avoir le courage d’une remise à plat en profondeur des projets d’infrastructure et d’une pléiade d’autres projets comme Europacity, différents Center Park, le centre d’enfouissement de Bure et nous en oublions, tellement la liste est grande. Il ne s’agit pas d’être contre tout, juste de ramener un peu plus de raisons dans les projets, de se poser les bonnes questions faces aux besoins réels des concitoyens et non pas celui de quelques élus au service d’actionnaires de multinationales dont l’intérêt commun n’est pas celui qu’ils prétendent défendre.

En attendant des actes, la politique environnementale de l’Etat se mesure tous les jours un peu plus sur le chantier du GCO, à l’Ouest de Strasbourg.