[REVUE DE PRESSE] Ein Dorf kämpft gegen eine geplante Autobahn

Dany Karcher, maire de Kolbsheim, fait partie de nos opposants historiques. Le journal de nos voisins allemands, Badische-Zeitung l’a interrogé sur notre contestation vu depuis son village. « Un combat de village contre un projet d’autoroute » est la traduction du titre « Ein Dorf kämpft gegen eine geplante Autobahn ».

Ein Dorf kämpft gegen eine geplante Autobahn

Extrait (en VO) :  » Dany Karcher ist längst gewarnt worden. « Die Leute erzählen mir, dass unser Ortsschild überklebt worden ist », sagt der Bürgermeister von Kolbsheim, einem Dorf im Straßburger Umland. « Und dann », fährt er fort, « sind sie schockiert, wenn ich ihnen sage, dass ich es selbst war. » Keine vermummten Aktivisten haben also bei Nacht mit « Vinci geh heim » sämtliche Ortsschilder von Kolbsheim überklebt. Vinci heißt der Investor, der hinter Karchers Dorf eine Autobahn vorbeibauen will. Falls jemand das falsche Ortsschild entfernen sollte: Karcher hat einen weiteren Ausdruck auf seinem Schreibtisch bereitliegen.
Die Landschaft um Kolbsheim ist sanft hügelig mit Blick ins Breuschtal. Einige sehr schöne Fachwerkhöfe und das Schloss aus dem frühen 18. Jahrhundert am Dorfrand prägen sich ein. Die geplante Autobahn im Straßburger Westen, die Westumfahrung (Grand Contournement Ouest, kurz GCO), ist der einzige Störfaktor im Idyll: Sie wird Kolbsheim derart nahe rücken, dass sie per Viadukt über den denkmalgeschützten Schlosspark geführt werden muss. Auch ein Waldstück und eine alte Mühle werden den Plänen zum Opfer fallen. Entlang der gesamten Strecke von 24 Kilometern sollen mehr als 200 Hektar Ackerland verschwinden. « 
Lire l’article dans sa version allemande (pour les germanophones) ici

TRADUCTION DE L’ARTICLE

Traduction de l’article par Jean D. – Merci également à Christine R. pour ses corrections.
" « Un combat de village contre un projet d’autoroute »
Le maire de Kolbsheim Dany Karcher et sa commune annoncent intensifiées la protestation contre le contournement ouest de Strasbourg.
Dany Karcher maire de Kolbsheim, un village dans les environs de Strasbourg a depuis longtemps été prévenu par « des gens qui constatent que notre panneau d’entrée de la commune a été pelliculé » avec la mention ‘Vinci geh heim’ – Vinci rentre chez-toi. « Et puis, » poursuit-il, « certains sont choqués quand je leur dis que j’en suis moi-même l’auteur. » Il n’y a eu aucun militant cagoulé qui nuitamment aurait ainsi surcollé tous panneaux Kolbsheim. Vinci est l’adjudicataire pour réaliser une autoroute rasant le bord de sa commune. Si quelqu’un devait retirer ce faux panneau de la ville, Dany Karcher prévient, déterminé, que d’autres pelliculés sont prêtes sur mon bureau.
Le paysage autour de Kolbsheim est doucement vallonné avec vue sur la Vallée de la Bruche. Quelques très belles fermes à colombages, un château du début du 18ème siècle et un Jardin remarquable complète le site. Le projet d’autoroute à l’ouest de Strasbourg (dit le grand contournement Ouest ou GCO, est le seul, mais important facteur d’inquiétude. Cette autoroute passera très près du village sur un viaduc au-dessus du site classé Jardin remarquable. Une forêt et un ancien moulin vont aussi faire les frais de ce projet. Son parcours de 24 kilomètres verra disparaître plus de 200 hectares de terres arables.
D. Karcher ne peut pas le concevoir. Il secoue la tête, plein d’incrédulité quand il en parle, comme on parle d’un mauvais rêve. Certains partisans de ce contournement l’accusent de n’être contre que parce directement concerné. Mais les opposants ont récemment eu, fin septembre, d’importants renforts de toute la France dans une pétition qui circule contre la dénaturation du parc.
Il est cependant probable que leur engagement soit vain. Les objections juridiques ont jusqu’à présent été rejetées. Ne reste plus qu’une décision au niveau européen. Alors que même les pro-GCO avancent des chiffres, indiquant que le projet ne permettrait de réduire de la circulation sur l’actuelle autoroute de Strasbourg de guère plus de 5%. C’est insignifiant pour D. Karcher et les autres opposants du projet.
« Personne ne voudrait réaliser cette autoroute si elle n’avait pas de sens », déclare de son coté le président de l’Eurométropole de Strasbourg Robert Herrmann en évaluant le relatif faible impact environnemental par rapport à la pollution toujours importante en ville. Il ne veut pas accepter les protestations. « Ceux qui contestent, » rappelle R. Herrmann, « prouvent pas qu’ils ne parlent pas au nom de la majorité. »
Le collectif dans lequel sont organisés les opposants du GCO réfléchit à se servir de moyens semblables à ceux des adversaires de Notre-Dame-des-Landes dans l’Ouest de la France qui empêchent depuis des mois la construction de l’aéroport en occupant le chantier. On a alors commencé ici à construire des cabanes anti-GCO . La semaine dernière, des équipements de prospections géologiques préliminaires ont été endommagés par des inconnus sur le lieu du futur chantier. Mais l’initiative citoyenne a rapidement pris ses distances . «Nous sommes en faveur de certaines formes de désobéissance civile, mais nous refusons la violence et le vandalisme » précise Dany Karcher.
Les plans pour la rocade ouest Strasbourg remontent à près de quatre décennies en arrière. Le père de D. Karcher, qui avait été maire de Kolbsheim dans les années 1980, parlait « de plans pour une autoroute qui devait passer dans la forêt et près de notre village. » Tant d’années plus tard, il entre dans sa phase concrète.
Les adversaires du GCO espéraient un changement aux élections nationales de 2012. Même le socialiste Roland Ries à la mairie de Strasbourg les avait soutenus au début. Dany Karcher est convaincu que R. Ries qui voulait gagner les prochaines élections locales ait cédé à la pression des conservateurs alsaciens, qui ont toujours été des partisans de ce contournement ouest. Au moment où Vinci n’avait pas bouclé son financement dans les temps, les socialistes n’ont pas profité de l’enterrement du projet. Il aurait été facile, une fois pour toute de balayer ce projet, même s’il était déjà approuvé. Mais Paris a accordé une seconde chance à Vinci, la puissante entreprise de TP. Et cette fois, Vinci a réussi à rassembler l’ensemble des financements nécessaires.
Robert Herrmann défend la position de Strasbourg, à savoir que le projet reste une bonne réponse aux embouteillages massifs et récurrents autour de Strasbourg. Entre 160 000 et 200 000 véhicules/jour circulent sur l’ A 35, dont 10% sont des camions. En outre, la nouvelle mouture ne prévoit plus que 4 voies, contre 6 auparavant. Ce qui réduirait son emprise d’un quart. Si le trafic se fluidifie grâce à la nouvelle A355 qui enlèvera le trafic des camions en transit, les voitures émettront moins de gaz polluants, dit encore R. Herrmann. Sur un point R. Herrmann est clair: la politique environnementale ne devrait pas compromettre la croissance économique de l’Eurométropole de Strasbourg mise en péril par la délocalisation des entreprises hors de la zone de sa communauté urbaine, fatiguées qu’elles étaient par les embouteillages quotidiens. En outre Vinci sera obligé de prendre des mesures de compensations écologiques.
Il est possible que la question des coûts ait joué un rôle central. La nouvelle autoroute ne coutera rien au contribuable. Vinci va refinancer ses coûts de construction par un péage ce qui s’est su seulement tardivement. Alors les gens ont cru que le péage ne serait qu’une invention des opposants, s’énerve D. Karcher en saisissant les graphiques d’une étude, qui est souvent citée par les deux parties. Étonnamment, ils interprètent tous les chiffres en leurs faveurs respectives. « Deux tiers des camions circulent à l’intérieur de la communauté urbaine de Strasbourg», dit le maire. « Seul un tiers est intéressé par le contournement pour le transit. » "