France Nature Environnement soutient notre combat contre le GCO

France Nature Environnement (FNE – fédération nationale des associations de protection de la nature et de l’environnement) a publié sur son site internet un article écrit avec Alsace Nature. Le voici :

 

jeudi 08 septembre 2016      Transports et mobilité

« Le contournement de Strasbourg, un projet obsolète et destructeur

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photo : jardins et le parc du château Kolbsheim, qui seront gravement attaqués par le projet GCO.
Alsace Nature appelle à la mobilisation contre le projet de Grand Contournement Ouest de Strasbourg.

C’est avec colère qu’Alsace Nature, membre de France Nature Environnement, a découvert dans le Journal officiel du 30 janvier 2016 le décret validant le contrat de concession pour la construction et l’exploitation du Grand contournement ouest de Strasbourg (GCO). Après deux ans de travail souterrain, sans communication aucune, ni sur le cahier des charges de cette autoroute à péage ni sur les conditions d’attribution de la concession au géant du BTP Vinci, l’Etat donne les clés de cet ouvrage destructeur et inutile à une multinationale dont le seul objet est de faire fructifier son investissement de 700 millions d’euros, et ce, pour 54 ans !

Cette autoroute à péage, qui sacrifiera 300 hectares de terres agricoles et plusieurs zones naturelles encore préservées, ne réglera en rien les problèmes de trafic routier autour de Strasbourg. Fruit d’années de lobbying des géants du BTP auprès d’élus locaux prisonniers d’enjeux électoraux et incapables d’imaginer un autre modèle de développement, le chantier du GCO créera artificiellement de l’activité pendant 4 ans, mais stérilisera pour longtemps un territoire déjà ultra-dense et lacéré de voies routières ! Sans compter que l’Etat prend le risque d’une double amende européenne, sur le dossier de protection du grand hamster d’Alsace, comme sur celui de la pollution de l’air…

Le GCO de Strasbourg est un projet quadragénaire, dénoncé depuis toujours par Alsace Nature, aux côtés des maires des communes périurbaines concernées, des riverains et de divers associations. Appuyée par FNE, et alors que le rouleau compresseur BTP-Etat avance inexorablement, la fédération régionale en appelle encore au bon sens, en continuant à démonter les arguments fallacieux des promoteurs du projet, mais également en martellant qu’il existe des alternatives moins onéreuses à tous points de vue et en faisant des propositions concrètes (transports en commun, taxe poids lourds, RER à l’échelle de l’agglomération, etc.).

Alsace Nature en appelle aussi à la mobilisation, car tant que le GCO n’est pas réalisé, les décideurs peuvent encore faire machine arrière, en application des principes de responsabilité et de cohérence entre action et discours (COP 21), et en prenant la mesure des enjeux et des priorités au regard de la crise écologique actuelle. Le projet du GCO est un héritage des modèles d’aménagement expansionnistes d’après-guerre qui nous ont justement conduit dans l’impasse. C’est la mise en œuvre de ces schémas qui a causé la dégradation massive des écosystèmes et la régression de la biodiversité en Alsace. L’importance de cette crise impose aujourd’hui de revoir d’urgence notre modèle et les projets qui y sont liés. Le GCO et la consommation de ressources, la stérilisation de surfaces productives, la promotion des déplacements automobiles en fait partie.

Bien sûr, on nous dira que le GCO est légalement autorisé. Certes, mais le respect de la légalité n’empêche pas l’aveuglement ! Ni la réalisation de projets contraires à l’intérêt collectif. Surtout quand les procédures réglementaires sont souvent de pure forme et ne conduisent quasiment jamais à réinterroger les projets au fond. L’histoire nous montre qu’un certain nombre d’avancées sociales majeures ont été acquises d’abord par des luttes qui, parce qu’elles étaient légitimes, ont fini par faire évoluer le droit. Compte tenu de la situation de crise actuelle, continuer à interroger la pertinence de ce projet nous paraît être un devoir civique, parfaitement légitime. »

 

Voir l’article sur le site de FNE